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Maintien de la peine de mort en RDC : Le Gouvernement réaffirme sa position face aux critiques

Le ministre d’État, Constant Mutamba, a réitéré la détermination du gouvernement congolais consistant à maintenir la peine de mort en République Démocratique du Congo (RDC), malgré les critiques persistantes des organisations non gouvernementales (ONGs) de défense des Droits de l’Homme. Lors d’un briefing de presse, Mutamba a déclaré que l’abolition de cette peine ne serait pas une concession faite aux ONGs, mais une réponse aux préoccupations de sécurité du pays.

Contexte de la déclaration

Ce point de vue a été exprimé lors d’une conférence conjointe avec le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, centrée sur les récentes arrestations de bandits urbains dans le cadre de l’opération « Zéro Kuluna-Ndobo». Cette opération menée par le ministère de la Justice et celui de l’Intérieur, a permis l’arrestation de plus d’une centaine de Kulunas (gangs urbains), transférés vers des prisons de haute sécurité à Angenga et Luzumu pour y être exécutés.

Impact de l’opération

Le ministre Muyaya a affirmé que cette initiative avait conduit à une réduction significative de la criminalité dans la capitale, Kinshasa. Cependant, les ONGs dénoncent fermement cette répression et l’application de la peine de mort, considérant qu’elle viole les droits fondamentaux.

Une Réponse aux critiques

Revenant sur les critiques internationales, Constant Mutamba a exprimé son désaccord, soutenant que les débats sur les Droits de l’Homme ne tiennent pas compte des réalités sociopolitiques et sécuritaires du pays. Il a souligné que la RDC est en guerre contre des agressions extérieures, notamment du Rwanda, et a mis en lumière la trahison de certains individus occupant des postes clés.

« Nous ne pouvons pas évoquer les Droits de l’Homme dans un tel contexte », a-t-il affirmé, ajoutant que la RDC ne devrait pas être soumise à des normes étrangères qui ne tiennent pas compte de son histoire et de ses défis.

Comparaison avec d’autres pays

Pour soutenir son argumentation, le ministre a cité les États-Unis, qui continuent d’appliquer la peine de mort. « Pourquoi, quand il s’agit de la RDC, doit-on chercher des problèmes ? Nous devons nous assumer en tant que peuple», a-t-il insisté.

Historique de la peine de mort en RDC

La reprise des exécutions capitales a été annoncée le 15 mars 2024 par l’ancienne ministre de la Justice, Rose Mutumbo, à travers une circulaire. Cette décision concerne non seulement les bandits urbains, mais aussi les militaires accusés de trahison. Les organisations de défense des Droits Humains ont immédiatement condamné cette reprise des exécutions, plaidant pour un respect des droits fondamentaux.

Alors que le gouvernement congolais maintient sa position sur la peine de mort, le débat sur la sécurité et les Droits de l’Homme en RDC continue de susciter des réactions passionnées tant sur le plan national qu’international. Le ministre Mutamba a clairement indiqué que la lutte contre la criminalité et la préservation de la sécurité nationale priment sur les préoccupations soulevées par les ONGs.

César Marcelo depuis Kasaï Oriental

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