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RDC : Quand les FARDC dénoncent, que doit faire la population ?

L’Ituri, province du nord-est de la République démocratique du Congo, reste depuis plusieurs années le théâtre d’un cycle de violences armées, alimenté par des groupes armés locaux et étrangers. Face à cette situation, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) communiquent régulièrement pour dénoncer les exactions, alerter sur les menaces imminentes ou révéler les complicités locales. Mais lorsqu’elles parlent, que doit faire la population ?

Une parole militaire trop souvent ignorée

Lorsque les FARDC publient une alerte ou dénoncent une infiltration rebelle, elles s’inscrivent dans une logique de prévention et de mobilisation citoyenne. Pourtant, cette parole est souvent reçue avec scepticisme ou indifférence. La méfiance s’explique en partie par le passé trouble de certains éléments des forces régulières, accusés eux-mêmes de violations des droits humains, mais aussi par la fatigue d’une population habituée à vivre sous la menace permanente, sans réponse adéquate de l’État.

L’Ituri : une zone grise sous pression

Depuis plusieurs années, des milices comme la CODECO ou la FPIC sévissent dans la région, s’en prenant aux civils, aux forces de l’ordre, et déstabilisant les efforts de développement local. Dans ce contexte, les dénonciations des FARDC, même si elles semblent parfois insuffisantes, sont des éléments clés pour prévenir de nouvelles attaques. L’insécurité, marquée par des massacres, des déplacements massifs et la destruction des moyens de subsistance, ne peut être vaincue sans un minimum de collaboration entre armée et civils.

Le rôle crucial de la population

Lorsque les FARDC dénoncent une présence suspecte ou une collaboration entre des civils et des groupes armés, la population a un rôle central à jouer. Elle peut :

  1. Fournir des informations fiables sur les mouvements suspects ou les caches d’armes;
  2. Refuser la cohabitation avec les milices, même sous la pression;
  3. S’organiser en comités d’alerte communautaires, en collaboration avec les autorités locales;
  4. Dénoncer les infiltrés auprès des autorités militaires ou civiles, tout en exigeant des mécanismes de protection des témoins.

Une responsabilité partagée

La sécurité ne peut être garantie par les FARDC seules. Elle nécessite un engagement collectif, une confiance restaurée et un dialogue constant. Les autorités doivent renforcer les dispositifs de protection des civils et améliorer leur communication pour que la parole militaire retrouve sa crédibilité. En retour, les citoyens doivent refuser l’indifférence et agir en relais d’alerte.

En Ituri, chaque dénonciation des FARDC est un appel à la vigilance et à la mobilisation citoyenne. La passivité face à ces signaux d’alerte peut coûter des vies. Dans une région marquée par l’insécurité chronique, seule une synergie entre population et forces de défense pourra ouvrir la voie à la paix et à la stabilité.

Papy kilongo depuis Bunia

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