
RDC : Bintou Keita alerte sur la montée des violences sexuelles liées aux conflits dans l’est
Lors d’une session extraordinaire du conseil des droits de l’homme à Genève, Bintou Keita, cheffe de la Monusco et représentante du sous-secrétaire général des Nations-Unies en République Démocratique du Congo, a exprimé de vives préoccupations concernant la situation sécuritaire dans l’est du pays, en particulier la montée des violences sexuelles liées aux conflits.
La responsable onusienne a fait état d’une situation alarmante, soulignant une avancée sans précédent des groupes armés, notamment le M23 et les forces rwandaises, depuis le début de l’année 2025. Elle a notamment évoqué la prise de la ville de Goma, survenue le 27 janvier, après des combats sanglants qui ont fait au moins 2.900 morts et plus de 3.000 blessés. Cette violence, a-t-elle indiqué, laisse derrière elle un lourd bilan humain et des destructions massives.
Un impact humanitaire dévastateur
Bintou Keita a aussi exprimé sa profonde inquiétude concernant les conséquences à moyen et long terme de cette crise. Selon elle, la situation pourrait entraîner une résurgence de choléra, l’interruption de la scolarité pour des milliers d’enfants, et surtout une recrudescence des violences sexuelles, souvent utilisées comme arme de guerre.
«Les violences sexuelles liées aux conflits sont devenues une réalité tragique dans cette région, et il est impératif de poursuivre les efforts pour protéger les populations vulnérables», a-t-elle insisté.
Elle a également alerté sur la détérioration de la situation humanitaire, exacerbée par l’expansion territoriale du M23 au Nord-Kivu et les déplacements massifs de populations. Des milliers de Congolais sont contraints de fuir leurs foyers, vivant dans des conditions précaires, loin de toute aide suffisante.
Un appel à la poursuite des négociations avec le Rwanda
Face à cette crise, Bintou Keita a appelé à la poursuite des négociations entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, dans le cadre du processus de Luanda. Selon elle, seule une solution politique, accompagnée d’un soutien humanitaire d’urgence, pourra stopper l’escalade de la violence et rétablir une paix durable dans la région.
La situation dans l’est de la RDC continue de susciter de vives préoccupations tant au niveau national qu’international, avec des appels répétés à la communauté internationale pour une action coordonnée et une pression sur les acteurs impliqués dans le conflit.
Les autorités congolaises, avec le soutien de la communauté internationale, sont désormais confrontées à un défi majeur : protéger la population civile tout en cherchant une solution politique pour mettre fin à des années de violences et d’insécurité.
Robyson Banza, depuis Kasaï Oriental
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