
Lubumbashi : Toutes les manifestations populaires interdites pour préserver l’ordre public
Face à la montée des tensions sécuritaires en République Démocratique du Congo, la mairie de Lubumbashi a annoncé, dans un communiqué diffusé mardi soir, l’interdiction de toutes les manifestations populaires sur l’ensemble du territoire de la ville. Cette mesure, qui prend effet immédiatement, vise à prévenir tout risque de débordement dans un contexte de contestation grandissante contre l’agression rwandaise et l’instabilité persistante dans l’est du pays.
Dans son communiqué, l’autorité urbaine a justifié cette interdiction par la nécessité de maintenir l’ordre public.
« Toutes les marches et manifestations publiques sont strictement interdites jusqu’à nouvel ordre », a déclaré le maire a.i de Lubumbashi. Cette mesure s’inscrit dans un climat de tensions croissantes, marqué par la colère de la population face aux attaques répétées attribuées à l’armée rwandaise et aux rebelles du M23.
La décision intervient alors qu’une marche pacifique était initialement prévue pour ce jeudi 30 janvier. Cette manifestation, qui bénéficiait du soutien du gouverneur provincial, visait à exprimer un appui au président Félix Tshisekedi ainsi qu’aux forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC).
Au-delà de Lubumbashi, la tension s’est également intensifiée dans la capitale, Kinshasa, où des manifestations ont éclaté pour dénoncer l’implication du Rwanda dans les violences qui ravagent l’est du pays depuis plusieurs décennies. Ces rassemblements ont parfois dégénéré, conduisant à des actes de vandalisme, notamment le pillage d’ambassades étrangères. En réponse à ces débordements, le gouverneur de Kinshasa a lui aussi suspendu toutes les manifestations publiques dans sa juridiction, dénonçant des actes « inadmissibles ».
Cette interdiction généralisée des mobilisations populaires soulève des interrogations sur la capacité des autorités à gérer le mécontentement citoyen tout en garantissant la sécurité et l’ordre public. Si la mesure vise à éviter des violences, elle pourrait également être perçue comme une restriction du droit à l’expression et à la contestation.
Alors que la RDC fait face à une crise sécuritaire majeure, la répression des manifestations risque d’amplifier la frustration de la population. Les jours à venir seront déterminants pour observer la réaction des citoyens et la gestion des tensions par les autorités.
La question reste posée : ces interdictions permettront-elles de ramener le calme ou provoqueront-elles une montée en puissance de la contestation populaire ? Seul l’avenir nous le dira.
César Marcelo, depuis Lubumbashi
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