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Goma : MSF appelle à un accès humanitaire sans entraves face à l’afflux de blessés

Alors que les combats entre le M23, l’armée congolaise et leurs alliés se sont intensifiés ces derniers jours, Médecins Sans Frontières (MSF) continue de prendre en charge un nombre croissant de blessés à l’hôpital de Kyeshero. L’organisation humanitaire alerte sur la dégradation de la situation et réclame un accès sécurisé pour acheminer du matériel médical et renforcer ses équipes.

Depuis le début de la semaine, la violence a atteint le centre-ville de Goma, plongeant la population dans la panique. Les structures médicales, y compris celles de MSF, ont été touchées par les tirs et pillages. Une balle a même traversé le toit du bloc opératoire de l’hôpital de Kyeshero en pleine intervention chirurgicale.

« Plusieurs de nos stocks de matériel et de médicaments ont été pillés, mettant en péril notre action », déplore Virginie Napolitano, coordinatrice d’urgence de MSF au Nord-Kivu.

Malgré les risques, les équipes de MSF poursuivent leurs activités dans des conditions extrêmement difficiles. Depuis jeudi, 142 blessés ont été pris en charge, dont 37 rien que mardi, principalement des civils atteints par des éclats d’obus ou des balles. L’accès aux soins est aggravé par les coupures d’eau et d’électricité, mettant en péril l’approvisionnement en nourriture pour les patients et leurs familles.

La crise touche également les camps de déplacés aux abords de Goma, où les combats ont forcé des milliers de personnes à fuir. Dans le camp de Kanyaruchinya, MSF rapporte la mort de deux enfants faute de pouvoir les transférer vers une structure adaptée. « L’impact sur les civils est gigantesque », alerte Stephan Goetghebuer, chef de programmes MSF au Nord-Kivu.

Face à cette situation alarmante, MSF appelle les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à garantir un accès sécurisé aux équipes médicales. L’organisation tente de rétablir ses opérations à Goma et espère pouvoir faire passer du matériel via la frontière avec le Rwanda. Pendant ce temps, ses équipes restent mobilisées dans d’autres zones du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, également touchées par les violences.

Papy Kilongo, depuis Bunia

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