La tristesse et l’émotion planaient sur la ville de Lubumbashi ce mardi, alors que la communauté médiatique et les autorités locales se rassemblaient pour rendre un dernier hommage à Patrick Adonis Numbi Banze, journaliste assassiné de manière tragique. Son inhumation s’est déroulée au cimetière de Kasangiri, plus d’un mois après sa mort, survenue dans des circonstances particulièrement brutales.

Avant les obsèques, une veillée mortuaire a été organisée le lundi 10 février dans l’espace Bahalis, attirant de nombreux confrères, amis, et membres de la famille. Cet événement a permis de faire le point sur l’impact profond que la disparition de Numbi a eu sur le milieu journalistique et sur la société en général. Les autorités politico-administratives, présentes en nombre, ont témoigné de leur soutien à la famille et à la profession, soulignant l’importance de la liberté d’expression et la nécessité de protéger les journalistes dans l’exercice de leur métier.

Patrick Adonis Numbi a été victime d’une attaque meurtrière par des bandits armés dans la nuit du 7 au 8 janvier, à Matshipisha, dans la cité Gecamines. Cette agression a suscité une onde de choc, provoquant l’indignation de ses pairs et de l’Union nationale de la presse congolaise (UNPC), qui a immédiatement appelé à une justice rapide et efficace. En réponse à ces événements, les forces de sécurité ont diligenté une enquête, aboutissant à l’arrestation d’au moins huit suspects impliqués dans ce crime odieux.

Le procès en flagrance s’est tenu au tribunal de grande instance de Lubumbashi, aboutissant à des condamnations à mort pour plusieurs des accusés, parmi lesquels Tshiswaka Mbikayi Tegra et Kalumba wa Kalunga John, qui devront également verser une amende de 500 000 dollars américains chacun pour dommages-intérêts. Cette décision, saluée par l’UNPC, n’a cependant pas apaisé toutes les craintes, l’absence du principal auteur de l’assassinat continuant d’inquiéter les journalistes et les défenseurs des droits humains.

La mémoire de Patrick Adonis Numbi, reconnu pour son dévouement à la vérité et à l’information, demeure gravée dans le cœur de ses collègues et de ceux qui aspirent à une justice dans le secteur médiatique en République Démocratique du Congo. Ce tragique épisode dans l’histoire du journalisme congolais rappelle l’importance de la protection des journalistes et la lutte contre l’impunité qui sévit dans le pays.

César Marcelo, depuis Lubumbashi