Ce dimanche 16 février, le marché central de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, a été le témoin d’une activité intense, bien au-delà de la normale. De nombreuses familles se sont précipitées pour s’approvisionner en vivres, anticipant des pénuries possibles en raison de la situation sécuritaire préoccupante que traverse la région.

Les habitants, inquiets de la situation qui règne dans les provinces voisines du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où des groupes armés comme le M23 continuent de semer la terreur, ont exprimé leur crainte face à un avenir incertain. De nombreux commerçants et clients se sont engouffrés dans les allées du marché, cherchant à stocker de la nourriture pour anticiper d’éventuelles pénuries ou perturbations dans la circulation des biens.

Des femmes et hommes interrogés sur place ont expliqué que ces achats étaient motivés par un besoin pressant de garantir une sécurité alimentaire pour leurs familles.

«Nous prenons les mesures de prudence en mettant de la nourriture dans nos maisons. Ce qui se passe au Sud-Kivu et au Nord-Kivu nous interpelle. Il ne faut pas vivre au jour le jour. Malgré la situation financière difficile, nous faisons tout notre possible pour acheter de la nourriture et garantir la sécurité de nos foyers», ont confié certains parents présents au marché.

Les produits les plus recherchés étaient des denrées de base telles que le riz, les haricots, l’huile végétale, la semoule de maïs, et même de la braise. Toutefois, nombreux sont ceux qui, en raison de leurs moyens limités, n’ont pas pu faire ces provisions. Ces familles, déjà fragilisées par les conditions de vie difficiles, craignent que la situation sécuritaire n’empire et affecte encore plus leur quotidien.

La peur grandissante parmi la population de l’Ituri s’est intensifiée après la prise de la ville de Bukavu par le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, il y a quelques jours. Depuis cet événement, les habitants de Bunia et des alentours redoutent une escalade des violences et une extension des affrontements dans leur région.

Face à cette situation, le marché central de Bunia reflète bien l’inquiétude collective d’une population qui, bien que résolue à s’adapter, ne peut ignorer les menaces qui pèsent sur leur sécurité et leur avenir. Le gouvernement congolais et les autorités locales se retrouvent donc dans une situation où la gestion de l’insécurité et de ses répercussions économiques et sociales devient une priorité absolue.

Charlie Omba, depuis Bunia