
Ituri : Les notables demandent une révision du partenariat FARDC-UPDF après les menaces du fils de Museveni
Les notables de l’Ituri sont en colère et préoccupés par un récent message de Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’Armée ougandaise et fils du président Yoweri Kaguta Museveni. Sur les réseaux sociaux, Muhoozi a lancé une grave menace concernant la ville de Bunia, capitale de la province de l’Ituri. Dans sa déclaration, il a exigé que les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) déposent les armes dans un délai de 24 heures, sous peine d’une attaque imminente contre la ville.
Cette menace a profondément choqué les notables ituriens, qui jugent cet ultimatum inacceptable, d’autant plus que, selon eux, les rebelles ougandais de l’ADF/NALU, ciblés par l’UPDF et les FARDC dans les territoires voisins de Béni, Irumu et Mambasa, n’opèrent pas à Bunia. Iribi Akudra, l’un des notables de la région, a dénoncé ce qu’il considère comme une déviation inquiétante du rôle initial de l’armée ougandaise, qui, selon lui, est passée d’un allié dans la lutte contre les ADF à un acteur de la protection de la communauté ougandaphone en Ituri. Il a exprimé son mécontentement face à ce qu’il appelle un manque de respect des protocoles diplomatiques entre les deux États.
«Nous sommes surpris par ce revirement fulgurant de la part de l’Ouganda, qui semble passer de la traque des ADF à la protection de certains groupes ethniques en Ituri, au mépris des accords et des normes diplomatiques», a souligné Iribi Akudra dans une déclaration faite à Bunia. Il ajoute que la position de l’armée ougandaise remet en question la cohésion du partenariat entre les FARDC et l’UPDF, qui jusqu’ici fonctionnait harmonieusement dans le cadre de la lutte contre les ADF.
Face à cette situation, les notables de l’Ituri demandent au président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, de réévaluer la coopération entre les FARDC et l’UPDF. Ils souhaitent que les autorités congolaises prennent des mesures décisives pour éviter que la situation ne dégénère en un nouveau cycle de violence, comme cela s’était produit lors des massacres de Goma. L’Ituri, déjà marquée par des décennies de conflits, ne doit pas devenir un nouveau foyer de guerre.
Par ailleurs, les notables ont appelé le président ougandais Yoweri Kaguta Museveni à recadrer son fils, Muhoozi Kainerugaba, et à rappeler à son armée le respect des accords bilatéraux entre l’Ouganda et la RDC. Ils demandent également au gouvernement congolais de prendre cette menace très au sérieux et de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les populations civiles, qui restent les premières victimes de l’insécurité dans la région.
Enfin, ces autorités locales en appel à la vigilance de la population, soulignant que la situation en Ituri nécessite une attention particulière et un engagement résolu de la part des autorités congolaises, afin de garantir la paix et la sécurité dans cette province durement affectée par les violences armées.
Ainsi, l’Ituri se trouve à un carrefour stratégique où les relations diplomatiques et la sécurité régionale sont mises à l’épreuve. La question du partenariat militaire entre la RDC et l’Ouganda, essentiel dans la lutte contre les groupes armés, semble aujourd’hui remettre en cause la stabilité fragile de la région.
Rédaction
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