Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a reçu ce mardi à la cité de l’union africaine le procureur de la cour pénale Internationale (CPI), Karim Khan, en visite à Kinshasa. L’entretien a porté principalement sur la crise sécuritaire et humanitaire qui secoue l’est de la RDC, où les violences liées aux groupes armés et à l’occupation rwandaise continuent de causer d’énormes souffrances.

À cette occasion, Karim Khan a lancé un appel à témoins, sollicitant les personnes disposant de preuves sur des crimes de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité de les transmettre à la CPI via son site officiel. Ce geste intervient alors que les atrocités commises dans les zones sous contrôle de l’armée rwandaise et des terroristes du M23 font l’objet d’une attention particulière.

Le Procureur a réaffirmé que la population congolaise mérite à la fois protection et justice, en soulignant que la CPI suit de près l’évolution de la situation dans l’Est du pays. Cette visite survient dans un contexte où, en 2023, la RDC a signé un protocole d’accord avec la CPI pour renforcer leur coopération judiciaire.

Dans la foulée, une conférence internationale sur la paix, la sécurité et la justice devrait se tenir à Kinshasa en avril 2025. Selon le Professeur Taylor Lubanga, chargé du suivi de la coopération entre la RDC et la CPI, cette rencontre sera l’occasion d’examiner les racines profondes de l’instabilité qui déstabilise la région depuis de nombreuses années. Une des propositions discutées pourrait inclure la création d’une Cour pénale spéciale pour la RDC, destinée à juger les responsables des atrocités commises.

Cet appel à témoins et la mise en place d’une conférence sur la paix et la justice marquent un tournant important dans les efforts de la communauté internationale et de la RDC pour mettre fin à l’impunité dans l’Est du pays et offrir une réponse judiciaire aux atrocités qui y sont commises.

Rédaction