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Quand la guerre ne s’arrête pas : le CICR face aux pièges explosifs en Ituri

Alors que l’Ituri, comme les provinces du Nord et du Sud-Kivu, reste profondément affectée par des violences armées, le Comité lnternational de la Croix-Rouge (CICR) multiplie ses efforts pour épargner les civils des dangers liés aux restes explosifs de guerre. À travers des actions de sensibilisation, de marquage et de plaidoyer, l’institution tente de limiter l’impact humanitaire de ces armes meurtrières.

Une approche adaptée aux réalités du terrain

Interrogé sur les mesures prises pour protéger les populations civiles, Marwan Nadim, délégué de l’Unité Contamination par les armes au CICR en RDC, souligne que les interventions sont adaptées en fonction de l’intensité des conflits dans chaque zone.

« Dans la province du Nord-Kivu par exemple, où les combats ont atteint certaines zones urbaines, nous avons procédé à l’identification et au marquage des zones contaminées », explique-t-il. En Ituri, l’accent est mis sur la sensibilisation des communautés.

En 2025, 161 volontaires de la Croix-Rouge de la RDC ont été formés dans les territoires d’Irumu et de Djugu. Ces acteurs de première ligne jouent un rôle crucial dans la diffusion des messages de prévention, notamment dans des zones parfois inaccessibles aux humanitaires.

« Leur proximité avec les communautés permet de faire circuler les bons réflexes en cas de découverte d’engins explosifs », ajoute Marwan Nadim.

Toucher aussi les zones inaccessibles

Face aux limites géographiques de son action, le CICR mise également sur les relais locaux et les médias pour atteindre les zones où il n’est pas physiquement présent, comme Kunda et Katoto en Ituri.

« Nous encourageons les médias traditionnels et sociaux à relayer les messages de prévention, et travaillons avec les volontaires de la Croix-Rouge nationale pour diffuser les informations clés », précise le porte-parole.

Par ailleurs, le CICR continue son plaidoyer auprès des groupes armés étatiques et non-étatiques.

« Il est indispensable que toutes les parties au conflit prennent conscience de l’impact de leurs méthodes de guerre sur les civils et prennent les mesures nécessaires pour limiter ces risques, même après la fin des hostilités », insiste Marwan Nadim.

Des messages clairs pour sauver des vies

Le CICR appelle les populations à la plus grande vigilance. En cas de découverte d’un engin explosif, il est crucial de ne pas le toucher ni le déplacer, d’observer calmement les environs, puis de s’éloigner prudemment. Il est également recommandé d’éviter d’allumer un feu dans une zone suspecte.

Informer les proches, les leaders communautaires et les autorités locales est tout aussi essentiel pour prévenir d’éventuels accidents. Les habitants sont invités à emprunter uniquement des chemins connus, à éviter les objets suspects, et à se référer aux signalisations de danger, qu’elles soient officielles (rubans ou panneaux rouge et blanc) ou locales (bâtons en croix, empilements de pierres…).

Enfin, le CICR encourage les habitants à s’informer auprès des communautés locales lors de déplacements dans de nouvelles zones, car elles sont les mieux placées pour identifier les risques.

Les restes explosifs de guerre constituent une menace silencieuse mais bien réelle pour les populations, longtemps après les combats. Grâce à ses actions coordonnées avec les communautés, les volontaires et les médias, le CICR s’efforce à prévenir les drames et de rappeler que la protection de civils est une responsabilité partagée.

Rédaction

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