À peine entré en fonction, le nouveau commandant du Secteur Opérationnel des FARDC en Ituri, le Général Major Bruno Mandevu, est déjà interpellé par les forces vives de la jeunesse provinciale. Dans un message officiel, Deogratias Bungamuzi Kukwabo, président du Conseil Provincial de la Jeunesse de l’Ituri, salue l’approche de proximité du nouveau chef militaire, tout en lançant un appel ferme à une action urgente contre le phénomène Wazalendo dans la chefferie des Babila-Bakwanza, en territoire de Mambasa.

Des attentes fortes à l’égard du nouveau commandement

L’arrivée du Général Major Bruno Mandevu à la tête du Secteur Opérationnel, suscite un nouvel espoir. Sa descente sur le terrain dès les premières heures de sa prise de fonction a été saluée par la jeunesse comme un geste fort, témoignant de sa volonté de comprendre les réalités sécuritaires vécues par les populations et les militaires sur le front.

« Cet engagement de proximité est porteur d’espoir pour une jeunesse qui aspire à la paix et à la stabilité », déclare Bungamuzi, tout en exprimant son inquiétude face à une autre menace encore peu médiatisée : celle des Wazalendo à Mambasa, dont les exactions prennent une ampleur alarmante.

Du mouvement d’autodéfense à la milice incontrôlée

Initialement présenté comme un groupe d’autodéfense populaire, le phénomène Wazalendo dans le territoire de Mambasa aurait aujourd’hui dérapé vers des actions de violence, d’instabilité et de souffrance pour la population locale. Le leader du groupe, connu sous le nom de Kabido, est accusé d’avoir établi une alliance préoccupante avec le mouvement rebelle AFC/M23, ce qui augmente considérablement les risques d’extension du conflit dans cette partie jusque-là relativement épargnée.

« Il ne s’agit plus d’un simple groupe d’autodéfense, mais d’une véritable menace contre la paix et l’intégrité territoriale », alerte le président du Conseil Provincial de la Jeunesse.

Un plaidoyer pour une action militaire coordonnée

Dans son message, la jeunesse de l’Ituri demande une action militaire ferme et immédiate contre les Wazalendo dans la chefferie des Babila-Bakwanza. Elle appelle à une coordination renforcée entre les secteurs opérationnels de l’Ituri et du Grand Nord-Kivu pour empêcher toute extension du phénomène.

« L’heure n’est plus à l’observation, il est temps d’agir », martèle Bungamuzi.

Selon lui, seule une réponse militaire claire, associée à un engagement des communautés locales pour la paix, permettra de contenir cette nouvelle menace et d’éviter une déstabilisation plus large du territoire de Mambasa.

La jeunesse provinciale se dit prête à accompagner toutes les initiatives de paix, mais réclame des actions concrètes. Elle invite le nouveau commandant à faire du dossier Wazalendo une priorité au même titre que les autres foyers d’insécurité comme Djugu, Mahagi ou Irumu, où sévissent les groupes armés tels que CODECO, Zaïre, CRP et ADF.

Ce message, lancé depuis Bunia, résonne comme un ultimatum pacifique, porté par une génération qui ne veut plus vivre sous le joug des violences armées, mais qui aspire à reconstruire l’Ituri sur des bases de sécurité, de justice et de développement.

Papy Kilongo, depuis Bunia