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Ituri : Un activiste interpelle les autorités sur les défis sécuritaires et appelle à des actions concrètes

Dans une correspondance datée du 3 janvier 2025, adressée au Président de la République et dont une copie est en possession de notre rédaction, Maître Mokili Mungunuti, activiste de la paix en Ituri, expose les défis majeurs auxquels font face les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Il invite les nouvelles autorités militaires à prendre des mesures urgentes pour stabiliser ces régions en proie à des conflits armés.

Des attentes claires pour une paix durable

Maître Mokili met en lumière plusieurs défis critiques et propose des solutions immédiates pour accompagner les récentes nominations au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Parmi les priorités figurent :

  1. Récupération des territoires occupés : Avec une grande partie du Nord-Kivu sous contrôle du RDF/M23 et de leur allié présumé, Corneille Nangaa, l’activiste exige des résultats rapides. Selon lui, l’échec à reprendre ces zones rendrait les récentes nominations inutiles.
  2. Augmentation des primes des militaires : Il dénonce la faiblesse des primes actuelles, estimées à 33 000 FC par mois, et appelle à une revalorisation pour motiver les troupes sur le terrain.
  3. Gestion des fonds opérationnels : Mokili réclame des enquêtes sur les irrégularités dans la gestion des fonds alloués aux opérations militaires. Il demande que ces moyens soient débloqués régulièrement et intégralement.
  4. Renforcement des effectifs et équipements en Ituri : L’Ituri, où les forces négatives locales continuent de sévir, reste selon lui négligée par rapport au Nord-Kivu. Il insiste sur la nécessité d’un déploiement conséquent en effectifs et en matériel.
  5. Évaluation sur le terrain : Il exhorte les nouvelles autorités des FARDC à descendre sur place, à évaluer la situation et à résoudre les problèmes liés aux primes, aux équipements et aux fonds.

Justice et fin de l’impunité : une clé pour la stabilité

L’activiste souligne également l’importance d’une justice efficace pour contrer les groupes armés. Selon lui, depuis 2017, l’Ituri connaît une recrudescence des conflits similaires à ceux de 1998-2004, avec une trêve de treize ans. Il rappelle que la paix de 2004 avait été obtenue grâce à l’intervention conjointe des justices nationale et internationale.

Dans sa lettre, il accuse certaines milices, notamment Codeco, Zaïre, MAPI et FPIC, d’être impliquées dans l’exploitation illégale des ressources et de vivre dans l’opulence au vu et au su des autorités.

« Les rapports des Nations unies sur les hostilités en Ituri ne doivent pas rester lettre morte. Il est impératif que les auteurs, coauteurs et complices soient poursuivis devant les juridictions nationales ou la CPI », écrit-il.

Un contexte sécuritaire alarmant

Depuis plusieurs années, l’Ituri et le Nord-Kivu sont le théâtre d’affrontements entre groupes armés locaux et étrangers. Cette situation a poussé le chef de l’État à instaurer un état de siège dans ces provinces en 2021, une mesure qui, selon plusieurs observateurs, n’a pas encore produit les résultats escomptés.

Maître Mokili Mungunuti, par cette correspondance, invite les autorités à ne pas sous-estimer les attentes des populations locales et à agir avec détermination pour ramener une paix durable dans l’Est du pays.

Rachidi Kudra, depuis Bunia

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