
Ituri – Caritas : Irrégularités et retards de salaires : les enseignants de Djugu en détresse
Les enseignants du territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri en république démocratique du Congo, vivent une situation alarmante marquée par des retards récurrents et des irrégularités dans le paiement de leurs salaires. Cette crise, qui perdure depuis le début de l’année scolaire 2024-2025, a été dénoncée ce mercredi 15 janvier 2025 par David André Chengo, acteur politique engagé dans la région.
Lors d’une déclaration publique, David Chengo a exprimé son indignation face aux conditions déplorables auxquelles sont confrontés les enseignants de Djugu.
« Si vous analysez la situation des enseignants dans l’ensemble de l’Ituri, c’est dans le territoire de Djugu que les souffrances sont les plus criantes. Ils sont payés en retard, parfois avec deux mois d’arriérés, et souvent en monnaies obsolètes qui ne sont même pas utilisables sur le marché », a-t-il déclaré avec amertume.
David Chengo pointe également du doigt l’absence de solutions concrètes pour remédier à cette situation critique. Il a dénoncé l’inaction des services impliqués, tels que la Caritas et d’autres organismes comme la DINACOPE et la DIPOCOP, qui seraient responsables du blocage des processus de régularisation.
Selon certains enseignants, relayés par David Chengo, la Caritas jouerait un rôle central dans ces dysfonctionnements. Certains envisageraient même de déserter le réseau Caritas pour se tourner vers d’autres plateformes comme TAIDI.
Un communiqué publié le mardi 14 janvier 2025 par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) ajoute un éclairage supplémentaire. Monseigneur Donatien Tshole, secrétaire général de la SENCO, y affirme que l’IFOD, via le réseau Caritas, continue de pratiquer des délestages dans les paiements des enseignants, aggravant le désarroi. La CENCO attribue cette situation au non-paiement des salaires par le gouvernement, un déficit structurel qui fragilise l’ensemble du secteur éducatif.
Face à l’exaspération croissante, la CENCO a invité les enseignants à orienter leurs revendications vers le gouvernement congolais, qu’elle tient pour principal responsable de cette crise. Elle appelle également les responsables des Caritas et les curés des paroisses à engager des actions en justice contre ceux qui s’en prendraient aux biens de l’église catholique dans un élan de colère.
Cette crise, qui met à mal l’éducation dans le territoire de Djugu, illustre une fois de plus les dysfonctionnements chroniques dans la gestion des salaires des enseignants en République démocratique du Congo. En attendant une solution durable, les enseignants de Djugu continuent de subir les conséquences d’un système défaillant.
Rachidi Kudra, depuis Bunia
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