×

Haut-Katanga : Le ministre Jacquemain Shabani annule la destitution de Martin Kazembe

Un rebondissement majeur secoue la scène politique du Haut-Katanga. Le ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani, a officiellement annulé la motion de déchéance votée contre le vice-gouverneur Martin Kazembe Shula. Cette décision, prise par l’Assemblée provinciale, est désormais suspendue, provoquant une vague de réactions au sein de la classe politique et de la population locale.

En janvier dernier, 43 députés provinciaux avaient adopté à l’unanimité une motion visant à destituer Martin Kazembe. Celui-ci était accusé d’avoir désaffecté une parcelle d’un hectare et 30 ares du lac Tshombe, situé dans le quartier Baudouin de Lubumbashi. Cette affaire avait immédiatement soulevé une vive polémique, opposant partisans et opposants du vice-gouverneur.

Cependant, dans un communiqué officiel, Jacquemain Shabani a rappelé que l’Assemblée provinciale ne détient pas le pouvoir de destituer un membre du gouvernement provincial, sauf dans des circonstances précises définies par la loi. Il s’est appuyé sur les articles 39 et 40 de la loi n°08-012 du 31 juillet 2008, ainsi que sur l’article 161 du règlement intérieur de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga, pour justifier son intervention.

Un rappel aux principes de légalité

Selon le ministre, la décision de l’Assemblée provinciale allait à l’encontre du principe fondamental du droit, selon lequel une personne ne peut être sanctionnée pour des faits commis avant son entrée en fonction, sauf dispositions spécifiques.

« Il est primordial que l’Assemblée provinciale respecte le cadre juridique en vigueur et évite toute interprétation erronée de ses prérogatives », a souligné Jacquemain Shabani.

Le ministre a donc exhorté les députés provinciaux à revoir leur décision et à se conformer aux textes de loi en vigueur. Cette intervention pourrait modifier considérablement le paysage politique du Haut-Katanga, où le dossier Kazembe reste un sujet sensible.

Cette suspension de la destitution de Martin Kazembe divise l’opinion. Si ses partisans saluent une mesure qu’ils jugent juste et légale, d’autres dénoncent une ingérence du gouvernement central dans les affaires provinciales. Certains analystes estiment que cette affaire pourrait créer un précédent dans la gestion des motions de censure au niveau provincial.

Alors que l’Assemblée provinciale doit désormais statuer sur la suite à donner à cette affaire, la situation reste tendue à Lubumbashi. Les prochains jours seront décisifs pour l’avenir politique de Martin Kazembe et pour l’équilibre des pouvoirs dans la province du Haut-Katanga.

César Marcelo, depuis Lubumbashi

Share this content:

Laisser un commentaire