
Félix Tshisekedi révèle à Munich les liens de Kabila avec la guerre à l’est de la RDC
Lors de la conférence sur la politique de sécurité internationale qui se tient à Munich, le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a abordé la situation critique à l’est du pays et les tensions croissantes dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Il a, pour la première fois en public, accusé son prédécesseur, Joseph Kabila, d’être le véritable commanditaire des conflits armés qui ravagent la région depuis plusieurs années.
Dans un discours particulièrement virulent, Tshisekedi a mis en lumière l’implication de l’armée rwandaise et des rebelles du M23-AFC dans l’escalade de la violence.
« L’opposition armée qui s’est alliée au Rwanda pour mener un coup contre la République n’agit pas dans son bon droit. Les véritables instigateurs se cachent derrière mon prédécesseur, Joseph Kabila. Il refuse de reconnaître ses responsabilités », a-t-il déclaré, accusant de manière directe son prédécesseur d’avoir joué un rôle central dans la déstabilisation de l’est de la RDC.
Les accusations de Tshisekedi ne sont pas sans conséquences, car elles soulignent un climat de méfiance et de tensions politiques internes, alors que le pays fait face à une crise de plus en plus complexe à l’est. Sur le terrain, la situation est particulièrement alarmante, avec des combats intenses entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les groupes rebelles, dont le M23, soutenus par le Rwanda. Ce vendredi 14 février 2025, les rebelles ont intensifié leurs attaques à Kavumu, une localité stratégique située à une trentaine de kilomètres de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, exacerbant les inquiétudes concernant la stabilité de la région.
Face à cette escalade de violence et à l’urgence de la situation, Félix Tshisekedi a pris la décision de mettre fin à son séjour à Munich et de revenir d’urgence en RDC. Ce retour précipité témoigne de la gravité des événements et de la priorité accordée par le président à la gestion de la crise sécuritaire qui secoue l’est du pays.
La situation à l’est de la RDC reste extrêmement tendue, et les relations entre les autorités congolaises et les groupes rebelles, soutenus par le Rwanda, sont plus complexes que jamais. Les déclarations de Félix Tshisekedi à Munich marquent un tournant dans les relations politiques internes du pays, tout en mettant en lumière les défis sécuritaires persistants auxquels la RDC est confrontée.
César Marcelo, depuis Lubumbashi
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