La rencontre tant attendue entre le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame, prévue en Angola sous la médiation du président João Lourenço, a été annulée, exacerbant les tensions persistantes entre les deux voisins de la région des Grands Lacs.

L’objectif principal de cette réunion diplomatique était de relancer le dialogue pour apaiser les conflits qui opposent la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, notamment en ce qui concerne la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Cette zone reste marquée par la présence de groupes armés, dont le M23, accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali – ce que le Rwanda nie fermement.

Les raisons de l’annulation

Les autorités angolaises n’ont pas encore communiqué officiellement les raisons précises de cette annulation, laissant place à des spéculations. Toutefois, des divergences de fond entre les deux dirigeants sur les conditions préalables à la rencontre auraient joué un rôle déterminant.

Cette annulation intervient dans un contexte de montée des tensions entre Kinshasa et Kigali. Félix Tshisekedi continue d’accuser Paul Kagame d’ingérence dans les affaires congolaises en soutenant des mouvements rebelles, tandis que le président rwandais rejette catégoriquement ces accusations.

La médiation angolaise fragilisée ?

Le président angolais João Lourenço, reconnu comme un médiateur clé dans la région, avait réussi ces derniers mois à rapprocher les deux parties pour encourager le dialogue. Cette annulation constitue un revers pour la diplomatie angolaise, qui mise sur une stabilisation régionale pour favoriser la paix et le développement économique.

Un climat régional toujours tendu

Depuis la résurgence du M23 en 2021, les relations entre la RDC et le Rwanda n’ont cessé de se détériorer. Des échanges d’accusations publiques, des déploiements militaires et des affrontements dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et de l’Ituri continuent d’alimenter l’instabilité. La communauté internationale, dont les Nations unies et l’Union africaine, appelle à la retenue et au dialogue entre les deux nations.

Et après ?

L’annulation de cette rencontre soulève des inquiétudes quant à l’avenir des efforts de paix. Pour l’heure, les deux chefs d’État ne semblent pas prêts à trouver un terrain d’entente. La médiation angolaise, bien que mise à l’épreuve, pourrait revenir avec des initiatives renforcées pour ramener les parties autour de la table des négociations.

En attendant, les populations de l’Est de la RDC continuent de payer le prix d’un conflit qui peine à trouver une issue pacifique.

Rédaction