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RDC : Prorogation continuelle de l’état de siège : Jefferson Abdallah Penembaka critique l’inaction face à la crise dans l’Est

Lors de la plénière tenue le samedi 7 décembre 2024 à l’Assemblée nationale, le député national et ancien gouverneur de l’Ituri, Jefferson Abdallah Penembaka, a exprimé son désaccord face à la énième prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. L’élu de l’Ituri a dénoncé l’attitude de la majorité des députés, accusés de méconnaître la réalité sur le terrain dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Un cycle de prorogations sans résultats tangibles

Dans son intervention, Jefferson Abdallah Penembaka a rappelé que l’état de siège, instauré en mai 2021 pour lutter contre les groupes armés dans l’Est de la RDC, a été prolongé à de multiples reprises, sans qu’aucun progrès significatif ne soit enregistré.

« Ce n’est pas la première fois que nous prolongeons l’état de siège. Pourtant, malgré les nombreuses missions sur le terrain et les recommandations émises, rien de concret n’a été fait. Les membres du gouvernement continuent d’utiliser les mêmes argumentaires pour nous induire en erreur », a-t-il déclaré.

Il a également critiqué l’absence de suivi des recommandations formulées après les visites officielles en Ituri.

« Le vice-ministre de la Défense est venu en mission, suivi de son titulaire et même de la Première ministre. Mais leurs visites ressemblent davantage à des passages éclairs qu’à une véritable évaluation de la situation », a-t-il déploré.

Un décalage au sein de l’Assemblée nationale

Jefferson Penembaka a aussi pointé du doigt l’attitude de certains députés, estimant qu’une majorité d’entre eux ne saisit pas l’ampleur de la crise à l’Est.

« Si vous compreniez réellement ce qui se passe à l’Est, vous ne vous contenteriez pas de voter systématiquement ces prorogations », a-t-il lancé.

Selon lui, les décisions prises à Kinshasa illustrent un profond décalage avec la réalité du terrain. Ce fossé nourrit le sentiment d’abandon des populations de l’Ituri et du Nord-Kivu, premières victimes des violences perpétrées par des groupes armés.

Une mesure contestée depuis son instauration

Instauré en mai 2021, l’état de siège était censé restaurer la sécurité et neutraliser les groupes armés. Cependant, cette mesure exceptionnelle n’a pas produit les résultats escomptés.

L’année dernière, une table ronde avait recommandé la levée de l’état de siège, estimant qu’il avait atteint ses limites. Malgré cela, la mesure continue d’être reconduite systématiquement. Les critiques se multiplient, dénonçant une stratégie inefficace et un manque de vision claire pour répondre aux défis sécuritaires.

Une population en quête de solutions concrètes

Dans les provinces concernées, les avis sur l’état de siège restent partagés. Tandis que certains espèrent encore une amélioration, d’autres considèrent cette mesure comme un échec et appellent à des approches alternatives pour rétablir la paix.

Pour Jefferson Abdallah Penembaka, il est urgent de prendre conscience de la gravité de la situation et d’agir avec sincérité pour répondre aux attentes des populations de l’Est.

En attendant, l’avenir de l’état de siège demeure incertain, tandis que les habitants de l’Ituri et du Nord-Kivu continuent de subir les violences des groupes armés, oscillant entre espoir et désillusion.

Rachidi Kudra

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1 commentaire

comments user
singoma tondabho

C’est bon

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