×

RDC : Joseph Kabila signalé à Goma ce lundi, Félix Tshisekedi avait-il raison ?

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, a été aperçu ce lundi à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, une zone aujourd’hui sous le contrôle des rebelles du M23, alliés à l’Alliance Fleuve Congo (AFC).

L’information, d’abord relayée par plusieurs sources locales, a rapidement été confirmée par Corneille Nangaa, président de l’AFC. Ce dernier a salué ce qu’il considère comme un « retour courageux » de l’ancien chef de l’État congolais, affirmant que Joseph Kabila « a fait un bon choix en refusant l’exil forcé ».

Pour Nangaa, Kabila est « le bienvenu à Goma », une ville qu’il décrit comme un havre de stabilité, à l’abri selon lui de « l’arbitraire, des persécutions politiques, des condamnations à mort, du tribalisme, des discriminations et des discours de haine ».

Depuis plusieurs mois, Goma attire l’attention de la scène politique nationale. Des personnalités issues de divers courants politiques, ainsi que des délégations telles que celle conjointe de l’ECC et de la CENCO, ont foulé la ville dans une logique de « constat sur terrain » quant aux actions de l’AFC/M23.

Mais cette visite de Joseph Kabila soulève plusieurs interrogations, notamment sur ses intentions. Pourquoi Goma maintenant, alors que le Sénat l’a récemment convoqué dans le cadre de ses fonctions de sénateur à vie ? Faut-il y voir un acte de défiance ? Une volonté de repositionnement stratégique ?

La visite relance également le débat initié il y a quelques mois par le président Félix Tshisekedi, qui avait publiquement accusé Joseph Kabila d’être le parrain de l’AFC. Une accusation que certains avaient jugée politique. Aujourd’hui, au vu des faits, cette hypothèse semble gagner en crédibilité.

Pour sa part, Joseph Kabila reproche à Tshisekedi d’avoir trahi l’esprit de l’alternance pacifique instaurée en 2019, et d’avoir marginalisé les forces politiques issues de sa coalition.

Rappelons que l’ancien président fait actuellement l’objet d’un intérêt croissant de la part de la justice congolaise, notamment sur la gestion des biens publics et des soupçons liés à la sécurité nationale.

La présence de Kabila à Goma, fief d’une rébellion que Kinshasa considère comme terroriste, pourrait bien raviver les tensions au sommet de l’État et réorienter le débat politique congolais.

Les jours à venir s’annoncent décisifs. La RDC retient son souffle.

Rédaction

Share this content:

Laisser un commentaire