
RDC : contre toute attente, Kabila sort de son silence
Dans un discours poignant, l’ancien président de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a brisé son silence après six ans d’absence sur la scène politique. S’adressant à ses compatriotes, Kabila a exprimé ses préoccupations profondes concernant la détérioration rapide de la situation socio-économique et sécuritaire du pays, qu’il considère comme gravement malade.
Kabila a rappelé l’importance de son passage pacifique du pouvoir en 2019, un événement inédit dans l’histoire du pays. Il a souligné que ce moment d’alternance aurait dû ouvrir la voie à des progrès durables, mais a déploré que l’héritage qu’il avait laissé ait été totalement dilapidé. « Le pays est aujourd’hui au bord de l’implosion, divisé et désintégré », a-t-il déclaré.
L’ancien président a critiqué le régime actuel pour sa mauvaise gouvernance, citant des violations répétées de la Constitution et des lois. Il a décrit une situation où la démocratie a été remplacée par un populisme dévastateur, aggravant le sentiment d’injustice parmi les Congolais, notamment les jeunes qui se sentent abandonnés.
Kabila a également attiré l’attention sur la crise sécuritaire, notamment dans les provinces de l’Est du pays, où le sang de nombreux Congolais a été versé en raison de l’intolérance et du terrorisme d’État. L’ancien président a dénoncé la montée des milices et des groupes armés, affirmant que l’État a perdu son monopole sur la violence légitime.
Sur le plan économique, Kabila a exprimé son inquiétude face à l’augmentation de la corruption et à la dépréciation monétaire, affectant gravement le niveau de vie des Congolais. Il a appelé à une prise de conscience collective et à une mobilisation nationale pour mettre fin à la dictature et restaurer la démocratie.
« La crise qui déchire notre pays est profonde et nécessite une solution globale », a-t-il martelé, insistant sur le fait que le Congo appartient à son peuple et non à un régime passager. Il a également salué les initiatives de paix en cours, tout en insistant sur la nécessité d’inclure les Congolais dans le processus de guérison du pays.
Kabila a terminé son discours en affirmant son engagement indéfectible pour la patrie, appelant à l’unité et à la solidarité afin de reconstruire un Congo fort et uni. Les Congolais, a-t-il conclu, doivent se rassembler pour faire face à cette crise et assurer un avenir meilleur pour les générations futures.
César Marcelo depuis Lubumbashi
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