
RDC : Aubin Minaku libéré au milieu de la nuit, une justice sous influence politique ?
Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale et vice-président du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), a été libéré au milieu de la nuit du 24 mars 2025 après une longue audition à l’auditorat militaire. Son interpellation, suivie d’une détention temporaire, s’inscrit dans un climat politique tendu en République Démocratique du Congo (RDC), marqué par des soupçons de collusion entre le camp de l’ancien président Joseph Kabila et la rébellion de l’AFC M23.
Un dossier explosif et des accusations sensibles
Selon des sources proches du dossier, le PPRD serait soupçonné d’entretenir des liens avec l’Alliance fleuve Congo (AFC M23), un groupe rebelle actif dans l’est du pays. Cette rébellion, qui revendique une idéologie de transformation politique et militaire, est au centre d’un conflit qui fragilise la stabilité de la RDC. L’accusation de collusion entre le parti de Kabila et ces forces rebelles, si elle était prouvée, pourrait bouleverser l’équilibre politique du pays.
Cette comparution d’Aubin Minaku devant la justice militaire est la deuxième en peu de temps. Il avait récemment été convoqué aux côtés d’Emmanuel Ramazani Shadari, un autre cadre influent du PPRD. Cette succession d’auditions semble indiquer une volonté du pouvoir en place d’intensifier la pression sur l’opposition, en particulier sur le cercle proche de l’ancien chef de l’État.
Une justice sous influence politique ?
La libération d’Aubin Minaku au cœur de la nuit soulève des interrogations. Est-ce un simple respect de la procédure judiciaire ou le résultat de négociations en coulisses ? Dans un pays où la justice est souvent perçue comme un outil politique, cette décision peut être interprétée comme un équilibre entre fermeté et gestion des tensions.
Le pouvoir actuel accuse ouvertement Joseph Kabila d’être le parrain de l’AFC M23, une affirmation que son camp rejette catégoriquement, exigeant des preuves concrètes. Ces accusations s’inscrivent dans un contexte plus large de rivalités entre l’administration en place et l’ancien régime, où chaque camp cherche à affaiblir l’autre par des enquêtes judiciaires ou des offensives politiques.
Quel impact sur le paysage politique congolais ?
L’affaire Aubin Minaku est un épisode supplémentaire dans la bataille d’influence qui oppose le pouvoir et l’opposition en RDC. Si ces accusations se renforcent, elles pourraient fragiliser davantage le PPRD et compliquer la position de Joseph Kabila dans le jeu politique national. À l’inverse, si le dossier ne mène pas à des inculpations solides, cela pourrait être perçu comme une tentative d’intimidation politique plutôt qu’une véritable opération de justice.
En attendant, cette affaire met en lumière la complexité des relations entre pouvoir, justice et opposition en RDC. L’issue des enquêtes en cours pourrait avoir des conséquences majeures sur la scène politique du pays, à l’approche d’échéances électorales cruciales.
Robyzon Banza, depuis Kasaï-Oriental
Share this content:
Laisser un commentaire