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Ituri en péril : Entre les efforts de paix du Zaïre et l’intensification des violences par CODECO. Quid du M23 ?

La situation sécuritaire en Ituri oscille entre avancées encourageantes et nouvelles tragédies. Alors que le groupe armé d’autodéfense Zaïre vient de remettre une centaine d’armes et d’adhérer au processus de paix, son principal antagoniste, la milice CODECO, continue de semer la terreur. La dernière attaque en date du mardi 11 février 2025, contre le site de déplacés de Djaiba, près de Fataki, dans la chefferie de Bahema Badjere, a fait plus de 50 morts.

Les groupes Zaïre et CODECO, tous deux à forte connotation communautaire : l’un proche des Hema, l’autre des Bhale , sont engagés dans un cycle de violences depuis des années. Le désarmement de Zaïre aurait pu marquer un tournant, mais la persistance des attaques de CODECO complique le processus. Chaque attaque entraîne des représailles, des massacres et des déplacements massifs de populations, laissant les civils dans une situation de vulnérabilité extrême.

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L’abandon des champs et la destruction des biens aggravent encore la crise humanitaire, menaçant l’approvisionnement alimentaire d’une région déjà en proie à l’insécurité. L’adhésion de Zaïre au processus de paix est un signal positif, mais son impact reste limité tant que CODECO continue ses attaques sans véritable riposte des forces armées.

Le spectre du M23 plane sur l’Ituri

Parallèlement à ces tensions communautaires, une autre menace grandit : celle du M23. Bien que ses opérations soient principalement concentrées sur le Nord et Sud Kivu, sa progression vers l’Ituri suscite de vives inquiétudes.

Les groupes armés locaux, qui auraient pu servir de soutien militaire aux FARDC dans la lutte contre l’avancée du M23, s’entre-déchirent. Cette fragmentation affaiblit la capacité de riposte des forces loyalistes et expose davantage la province à l’influence des groupes armés étrangers.

Où en est le processus de paix ?

Malgré les efforts du gouvernement et des médiateurs internationaux, le processus de paix en Ituri reste fragile et inégal. L’adhésion de Zaïre à la paix est un pas dans la bonne direction, mais elle ne suffit pas à garantir une sécurité durable tant que d’autres groupes continuent à combattre.

La multiplication des foyers de violence rend la tâche des autorités plus complexe. La pression sur le gouvernement congolais et ses partenaires internationaux est immense : il faut accélérer la mise en œuvre des accords de paix, renforcer la présence des FARDC et garantir la protection des populations civiles.

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Si rien n’est fait pour stopper l’engrenage de la violence, l’Ituri risque de plonger encore plus profondément dans le chaos, avec des conséquences dramatiques pour sa population.

Papy Kilongo, depuis Bunia

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