Tout celui qui exerce une activité au marché central de Bunia est astreint de payer une taxe journalière due à l’hôtel de la ville. Jadis fixé conventionnellement à cinq-cents (500 FC), cette contribution s’élève actuellement à mille francs congolais (1000 FC) soit le double, raison principale des cris d’alarme des commerçants modestes du plus grand marché de la ville de Bunia.
Avec des capitaux propres qui nagent entre cinq mille (5.000 FC) à cent mille francs congolais (100.000 FC), majoritairement constitués des femmes déplacées de guerre, ces commerçants, qui se cherchent, aperçoivent par cette décision de la mairie leur faillite.
Si par jour, ils sont contraints de payer une somme qui équivaut à peu près à 20 % de leur revenu journalier, dans une semaine seulement la plupart d’entre eux ne posséderont plus aucun fonds pour maintenir leurs activités tant au niveau de la tenue de ses échéances que du règlement de ses dettes. Du coût, l’actif disponible dont ils disposent ne permettra plus de couvrir le passif. Les marchands qualifient cette hausse brusque de prix de la taxe journalière d’une « tracasserie en outrasse ».
Est-ce légale ?
Bien que la procédure imposante adoptée par la mairie met en mal de positionnement les marchands, le montant de mille francs congolais est celui prévu par l’édit budgétaire de l’année 2021. Sa mise en application souffrait depuis cette année, à cause de la conjoncture économique de la province, menacée par l’insécurité grandissante à l’intérieur de la province.
Notons que pendant cette période exceptionnelle de l’état de siège que traverse l’Ituri, la province fonctionne avec un budget inconnu par plusieurs.