La terreur a de nouveau frappé Komanda, centre névralgique de la chefferie des Basili, en territoire d’Irumu, à plus de 75 kilomètres de Bunia. Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025, une attaque sanglante attribuée aux rebelles ougandais de l’Allied Democratic Forces (ADF) a coûté la vie à plus de quarante civils, avec des disparus, des maisons incendiées, des commerces ravagés et un véhicule Fuso calciné, à l’intérieur duquel se trouvait une victime carbonisée.

Les assaillants, lourdement armés, seraient entrés simultanément par les quartiers Zunguluka, Umoja, Kipeyayo et Buliki, situés aux abords du centre de Komanda. D’après un survivant visiblement traumatisé, les ADF ont ciblé une veillée catholique dans une salle polyvalente où des fidèles préparaient les festivités du cinquantenaire de la paroisse locale.

«Les ADF sont arrivés brusquement alors que nous étions endormis. Ils ont fermé la porte, sélectionné des personnes à tuer, d’autres à ligoter, et certains ont été emmenés comme otages. J’ai été sauvé grâce à un coup de chance. J’ai compris leur langue, je me suis glissé derrière des pièces de moto et me suis couvert d’un matelas », a témoigné, en larmes, l’un des rescapés.

Avant cette incursion, les assaillants auraient ôté la vie à un malade mental non loin de la banque CADECO, selon des témoins.

Un climat de panique et d’exode

Les quartiers les plus touchés sont ceux de Kipeyayo et ses environs, où plusieurs autres corps seraient encore non recensés. La peur s’est rapidement propagée, provoquant un déplacement massif des habitants vers les zones jugées plus sûres. D’autres ont trouvé refuge dans la brousse ou dans les quartiers périphériques.

En dépit de cette attaque, les forces armées de la RDC (FARDC) assurent avoir repris le contrôle de la situation. Des unités sont actuellement déployées aux points d’accès stratégiques pour tenter de sécuriser la zone. Mais la psychose demeure.

Activités commerciales paralysées

Le centre de Komanda, habituellement animé, reste timide ce dimanche. La plupart des boutiques et magasins ont gardé portes closes, tandis que la circulation des motos et véhicules reste relativement intense, marquant une reprise progressive malgré la peur.

Bilan non encore confirmé

Jusqu’à présent, aucune autorité provinciale ou militaire ne s’est encore exprimée officiellement sur cette attaque meurtrière. Le bilan reste donc provisoire, et les recherches continuent pour retrouver les disparus ou les corps dissimulés dans les zones reculées.

La population locale, elle, appelle les autorités à intensifier les opérations militaires dans la zone et à protéger durablement les civils, pris une fois de plus pour cibles dans cette insécurité persistante qui endeuille l’Ituri.

Olivier Okande, depuis Komanda