
Rwanda : Paul Kagame au cœur de rumeurs sur sa santé, mais aucun intérim présidentiel confirmé
Des spéculations autour de l’état de santé du président rwandais Paul Kagame circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux et certains médias en ligne. Pourtant, aucune source officielle ou indépendante ne confirme pour l’instant un problème de santé grave ni la mise en place d’un intérim à la tête de l’État.
Depuis quelques jours, la rumeur enfle au Rwanda et au-delà. Le président Paul Kagame, au pouvoir depuis l’an 2000, serait gravement malade, selon plusieurs publications non vérifiées circulant sur les réseaux sociaux. Certaines vont jusqu’à évoquer une forme avancée de cancer du cerveau et une hospitalisation au Royaume-Uni. D’autres suggèrent que le pouvoir aurait été transféré temporairement à une tierce personne, sans qu’aucun détail ne filtre officiellement.
Face à cette vague spéculative, les autorités rwandaises gardent le silence. Aucun communiqué n’a été publié pour confirmer ou infirmer ces informations, et les médias publics du pays continuent de relayer les activités du chef de l’État comme à l’accoutumée.
Pourtant, aucun indice tangible n’étaye ces rumeurs. Paul Kagame a été réélu en juillet 2024 avec plus de 99 % des voix, lors d’un scrutin largement critiqué par les ONG internationales pour son manque de pluralisme. Il a officiellement prêté serment pour un nouveau mandat en août de la même année.
Aucune disposition d’intérim observée
Selon l’article 105 de la Constitution rwandaise, en cas d’empêchement temporaire ou d’absence du président, c’est le Premier ministre qui assure l’intérim. À ce jour, aucune disposition de ce type n’a été annoncée.
Les apparitions publiques du président, bien que rares ces dernières semaines, n’ont pas été totalement interrompues. Des images officielles publiées ces derniers mois montrent Paul Kagame en activité, notamment lors de forums diplomatiques et de rencontres régionales.
Entre secret d’État et guerre de l’information
Le Rwanda, pays dirigé d’une main de fer depuis plus de deux décennies, est coutumier d’un certain verrouillage de l’information, notamment autour de ses dirigeants. Ce manque de transparence favorise l’émergence de rumeurs, souvent amplifiées par les plateformes sociales et certains sites web proches de l’opposition en exil.
Des spécialistes de la région mettent en garde contre l’emballement autour de ces informations non vérifiées.
« Il est difficile de savoir ce qui se passe réellement dans les cercles du pouvoir à Kigali. Mais en l’absence de sources fiables, il faut rester prudent et ne pas céder à la spéculation », confie un analyste basé à Nairobi.
La présidence garde le silence
Jusqu’à présent, la présidence rwandaise n’a ni confirmé une quelconque hospitalisation du chef de l’État, ni évoqué une éventuelle transition, même temporaire. Aucun signe institutionnel (décret, communiqué, passation de pouvoir) ne vient accréditer l’hypothèse d’un intérim en cours.
L’affaire, largement commentée en ligne, rappelle à quel point l’accès à l’information demeure limité dans certains régimes autoritaires, où le secret autour des dirigeants alimente toutes sortes d’interprétations.
Prudence recommandée
En l’absence de faits vérifiés et de sources fiables, il est pour l’instant impossible d’affirmer que Paul Kagame serait gravement malade ou écarté du pouvoir. La prudence reste donc de mise face aux affirmations qui circulent en ligne, parfois propagées sans aucune vérification.
Encadré : Ce que dit la Constitution rwandaise
L’article 105 prévoit que le Premier ministre assure l’intérim du président en cas d’empêchement temporaire ou définitif. Le président du Sénat prend la relève en cas de vacance prolongée. Aucune des deux situations n’a été officialisée à ce jour.
Rédaction
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