Dans une région marquée par l’instabilité sécuritaire et les tensions communautaires, la MONUSCO a organisé ce vendredi à Bunia une session de sensibilisation sur la lutte contre la désinformation et les discours de haine. Cette initiative a réuni une quarantaine de jeunes filles issues de diverses associations féminines locales, dans le but de les outiller face aux dangers croissants de la désinformation, particulièrement sur les réseaux sociaux.

Jean Tobi Okala, responsable de l’information publique de la MONUSCO, a souligné l’importance de cet échange :

«La désinformation est un phénomène qui concerne tout le monde. Ses conséquences sont graves : elle détériore la confiance entre les communautés et menace la sécurité, surtout dans une province comme l’Ituri.»

Il a exprimé ses inquiétudes face à la vitesse avec laquelle les fausses informations circulent sur les plateformes numériques, exacerbant les tensions sociales.

Les participantes, quant à elles, ont salué cette initiative et se disent prêtes à devenir des relais de sensibilisation. Joyce Byamunge, membre de la Synergie des jeunes filles de l’Ituri, a pris un engagement personnel :

«J’ai appris qu’il est essentiel de vérifier une information avant de la partager. Je m’engage à sensibiliser mes proches sur les conséquences de la désinformation, notamment dans les groupes WhatsApp.»

Même son de cloche pour Nana Sumbuso, qui estime avoir corrigé ses erreurs du passé :

«Avant, on relayait des messages sans en vérifier l’authenticité. Aujourd’hui, nous savons comment détecter et lutter contre les fake news.»

Cette activité s’inscrit dans une série d’actions entreprises par la MONUSCO pour renforcer la résilience des communautés face aux manipulations de l’information. Dans un contexte aussi fragile que celui de l’Ituri, la lutte contre la désinformation apparaît comme une urgence autant sociale que sécuritaire.

Rachidi Kudra, depuis Bunia