
Retour contesté de Malangu à Lomami : l’Assemblée provinciale défie le pouvoir central
Le climat politique reste électrique à l’Assemblée provinciale de Lomami, secouée par un bras de fer institutionnel autour du sort d’Augustin Malangu Ndibu, ancien vice-président déchu de ses fonctions le 5 mai dernier.
Accusé d’incompétence, d’usurpation de pouvoir et de comportement immoral, Malangu avait été évincé à l’unanimité par les 21 députés provinciaux. Pourtant, sa possible réhabilitation divise aujourd’hui les autorités locales et nationales.
Au cœur de la polémique : un document signé par le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani Lukoo, autorisant Malangu à « reprendre leurs postes ». Une formulation ambiguë, entachée d’erreurs grammaticales et d’imprécisions, notamment l’emploi du pluriel et l’expression inhabituelle « province du Lomami », sème le doute sur l’authenticité et la validité administrative de la note.
Malgré ces irrégularités, les proches de Malangu s’en emparent pour tenter d’imposer son retour à Kabinda, ce que contestent les membres du bureau de l’Assemblée.
De retour de Kinshasa avec un ordre de mission collectif, ces derniers ont maintenu la plénière du 29 mai, au cours de laquelle l’ordre du jour prévoit le remplacement officiel du vice-président déchu.
Cette confrontation illustre un conflit d’autorité entre le pouvoir central et l’institution provinciale, chacun campant sur ses positions. Alors que le ministre de l’Intérieur est attendu pour trancher définitivement le dossier, la journée du 29 mai pourrait s’avérer décisive pour l’avenir institutionnel de la province.
Le duel entre les deux niveaux de pouvoir pose une question fondamentale : jusqu’où ira l’ingérence du pouvoir central dans les affaires provinciales ? Et qui, entre légalité et légitimité, aura le dernier mot ?
Robyzon Banza, depuis Kasaï-Oriental
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