×

RDC – Ouganda : un atelier transfrontalier de partage d’expérience pour renforcer la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent

Le consortium Pole Institute, Prospect et la Fondation Kofi Annan, avec le financement de l’Union européenne, a organisé mardi 9 décembre 2025 un atelier transfrontalier d’échanges entre les acteurs étatique et non étatique ainsi que des experts de la RDC et de l’Ouganda sur la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent. Cette rencontre s’inscrit dans la mise en œuvre du projet régional « La paix au-delà des frontières », une initiative destinée à renforcer la stabilité et la coopération dans les zones touchées par l’activisme des groupes extrémistes, notamment les ADF.

A Bunia, l’activité a fait suite à une réunion préparatoire tenue le 5 décembre, au cours de laquelle les parties prenantes avaient élaboré les priorités et les modalités de cet échange inédit entre cadres de concertation de Beni au Nord-Kivu, de l’Ituri en RDC, ainsi que de Kasese et de Kampala en Ouganda.

Selon M. Pascal-Charmant Wandambi, chef du projet chez Pole Institute, l’atelier visait avant tout à doter les acteurs étatiques et non étatiques de capacités d’analyse concertée du phénomène d’extrémisme violent dans leurs zones respectives :

« L’objectif était d’accompagner les cadres de concertation de la RDC et de l’Ouganda dans l’analyse du contexte de manifestation de l’extrémisme violent, et de planifier des actions de prévention, avec un accent particulier sur les interventions conjointes transfrontalières », a-t-il expliqué.

Il a annoncé que la prochaine étape consistera à mettre en œuvre les actions planifiées et à procéder, en avril 2026, à une évaluation et à une nouvelle programmation avec les mêmes acteurs. Pour lui, La communauté doit prendre conscience de la réalité de l’extrémisme violent et s’engager, chacun selon ses moyens, dans sa prévention et sa lutte.

Pour les autorités provinciales, la coopération transfrontalière est indispensable

Intervenant par visioconférence, Claudine Nzéni, représentante du gouverneur de l’Ituri à cette activité, a souligné l’importance stratégique de cette rencontre, notamment face à la nature transfrontalière des groupes armés actifs dans la région.

« Les ADF ne sont pas un groupe armé de notre pays. Ils viennent de l’extérieur pour créer l’insécurité chez nous. Face à un problème qui dépasse les frontières, la réponse doit être collective et convergente ».

Pour elle, la participation simultanée de l’Ituri, du Nord-Kivu, de Kasese et de Kampala démontre la nécessité de mutualiser les efforts.

La coordonnatrice provinciale de la Commission provinciale de médiation (CPM), Dr Angèle Uvon, a salué l’atelier, estimant qu’il a permis d’atteindre un niveau supérieur de compréhension collective du phénomène.

« Cet atelier nous a permis d’avoir une compréhension partagée de l’extrémisme violent dans nos deux pays et de comparer nos réalités. Cela nous a également aidés à élaborer un plan d’action commun, incluant des activités transfrontalières avec l’Ouganda. »

Elle reste convaincue que les efforts fournis auront un impact réel :

« Aucun processus de paix mis en œuvre ne reste sans effet. Les populations de l’Ituri, de Mambasa, de Djugu et même de Bunia seront mieux informées et capables de faire des alertes précoces en cas de menace. Cela permettra à nos services sécuritaires d’agir plus rapidement. »

À travers le projet La paix au-delà des frontières, les acteurs espèrent renforcer la résilience communautaire, améliorer les mécanismes d’alerte et établir des actions conjointes capables de réduire l’influence et l’impact des groupes extrémistes dans la région.

Notez que depuis le lancement du projet, plusieurs résultats sont déjà visibles, c’est notamment, la mise en place de cadres de concertation à Beni, Bunia, Irumu et Mambasa ; le renforcement des capacités des acteurs étatiques, des leaders communautaires et des victimes de l’extrémisme violent ; la création d’ASBL de victimes et formation aux techniques de résolution pacifique des conflits ; l’appui aux dialogues communautaires sur les conditions de vie des déplacés à Kasindi et Bunia et des campagnes de sensibilisation via un réseau de dix radios partenaires en Ituri et au Nord-Kivu.

Papy kilongo

Share this content:

Laisser un commentaire