Le président du Sénat congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, s’est exprimé ce vendredi en séance plénière sur une affaire qui secoue l’opinion nationale : la demande de levée des immunités parlementaires de l’ancien président de la République et sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange.

Au cours d’une session principalement consacrée à la prorogation de l’état de siège dans certaines provinces du pays, Sama Lukonde a révélé avoir reçu deux réquisitoires judiciaires. Le premier, émanant du parquet général près la Cour de cassation, vise le sénateur Michel Lingepo. Le second, plus explosif, provient de l’auditorat général militaire et concerne Joseph Kabila, accusé de trahison pour présumée collaboration avec les rebelles du M23-AFC, groupe armé actif à l’est du pays.

Dans une déclaration mesurée, le président de la Chambre haute a tenu à rassurer l’opinion publique et la classe politique.

« Le Sénat traitera cette affaire avec la plus grande rigueur, dans le strict respect de la constitution et du règlement intérieur. Aucune précipitation, aucune pression extérieure ne guidera nos décisions », a affirmé Sama Lukonde, appelant au calme et à la retenue.

Cette sortie intervient alors que les débats s’intensifient dans le pays sur la possible mise en accusation de l’ancien chef de l’État, qui reste une figure centrale de la vie politique congolaise. Pour de nombreux observateurs, cette étape marque un tournant dans la lutte contre l’impunité en République démocratique du Congo, mais pose également des défis majeurs en termes de stabilité institutionnelle.

Pour rappel, Joseph Kabila est accusé par la justice militaire d’entretenir des liens avec les groupes armés responsables de violences graves dans l’Est du pays, ce qui constitue, selon l’auditorat, un acte de trahison envers la République.

Le dossier s’annonce sensible et pourrait profondément marquer l’histoire politique récente du pays.

Robyzon Banza depuis Kasaï-Oriental