Dans un contexte de tension croissante, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a lancé un appel à la retenue et au calme à la suite des rumeurs faisant état d’attaques potentielles contre des lieux de culte en République Démocratique du Congo. Dans un message diffusé dans la soirée du 15 février, le ministre a fermement interdit toute action visant les églises, soulignant que ces lieux de prière sont des espaces sacrés.

« Les églises, les lieux de prière, ce sont des lieux sacrés. Penser s’en prendre à ces lieux, c’est penser s’en prendre à Dieu », a déclaré Patrick Muyaya, exprimant ainsi la position claire du gouvernement contre toute forme de violence à l’encontre des institutions religieuses.

Cette déclaration intervient dans un contexte où une partie de la population a exprimé son mécontentement à l’encontre de certains dirigeants religieux. Ceux-ci sont accusés de trahison pour avoir rencontré des représentants du M23-RDF et d’autres groupes considérés comme des ennemis de la République Démocratique du Congo. Ces réunions ont pour objectif de faciliter le retour à la paix dans l’Est du pays, mais elles ont été perçues par certains comme un acte de collaboration avec des forces jugées hostiles.

Il convient de rappeler que la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) ont engagé un dialogue avec la classe politique congolaise dans le but de favoriser une sortie de crise à l’Est de la RDC. Lors d’une rencontre récente, ces deux organisations religieuses ont discuté avec les dirigeants du M23-RDF des conditions de la paix, ce qui a provoqué un mécontentement parmi certains segments de la population qui y voient une forme de compromis avec les rebelles.

L’appel du gouvernement congolais vise à désamorcer la situation et à éviter des violences inutiles, tout en réaffirmant l’importance du dialogue et de la recherche de solutions pacifiques pour résoudre le conflit qui dure dans l’Est du pays depuis plusieurs années. La question de la sécurité et de la stabilité de la nation reste une priorité pour le gouvernement, qui se bat pour protéger les institutions et la population face à ces tensions internes.

Ce message de calme s’inscrit également dans une période particulièrement difficile, où la situation sécuritaire demeure préoccupante, en particulier dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, où les rebelles du M23 continuent leurs attaques. Le gouvernement congolais, avec l’appui des FARDC et des milices Wazalendo, poursuit ses efforts pour repousser les forces rebelles et protéger l’intégrité territoriale du pays.

Robyson Banza, depuis Kasaï Oriental