Le couperet est tombé ce mardi : Joseph Kabila et son parti, le PPRD, sont désormais bannis de l’espace médiatique congolais. Le président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), Christian Bosembe, a annoncé une interdiction formelle de toute diffusion, commentaire ou prise de parole concernant l’ancien président de la République démocratique du Congo et les responsables de son parti.

« Il est interdit aux journalistes, aux médias… de diffuser, de commenter ou de donner la parole aux responsables du PPRD. Les propos et activités de Joseph Kabila sont également interdits », a-t-il affirmé dans une intervention sur les ondes de Top Congo FM.

Cette décision, qualifiée par plusieurs observateurs de radicale, intervient quelques jours après une visite remarquée de Joseph Kabila à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. L’ancien chef de l’État y a été accueilli triomphalement par une foule nombreuse, dans un contexte sécuritaire tendu marqué par la présence active des rebelles du M23.

Selon les autorités, cette visite aurait ravivé les tensions politiques dans une région déjà instable, alimentant des soupçons de rapprochement entre le PPRD et certains groupes armés. En réponse, le gouvernement a suspendu les activités du parti sur l’ensemble du territoire national.

Pour le CSAC, il s’agit d’une mesure de « régulation exceptionnelle » visant à préserver la paix sociale et éviter l’instrumentalisation médiatique d’acteurs politiques accusés de semer la confusion ou de menacer la stabilité du pays.

Mais cette décision soulève de nombreuses questions : le régulateur outrepasse-t-il ses prérogatives ? Est-ce une atteinte à la liberté d’expression ? Le débat est lancé.

En attendant, journalistes, animateurs, blogueurs et influenceurs sont sommés de respecter l’embargo sous peine de sanctions. Le silence s’impose désormais autour de l’ancien président de la République et de ses proches.

Robyzon Banza, depuis le Kasaï-Oriental