RDC-Humanitaire : les enfants mineures victimes d’abus sexuels et mutilations dans les provinces de l’Est

Selon un communiqué de presse de l’organisation non gouvernementale «Save The Children» publié sur son site Web le jeudi 7 mars 2024 et dont une copie est parvenue exclusivement à ITURI.CD ; «Des femmes et des enfants fuyant les violences meurtrières dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), ont déclaré avoir survécu des agressions sexuelles et des mutilations génitales effroyables commises par des hommes armés», a déclaré l’ONG Save the Children sur son site internet.

A en croire le même document, les psychologues qui travaillent avec les partenaires locaux de Save The Children dans les camps des déplacés du Nord-Kivu, ont documenté «des événements massifs de violence sexuelle à l’encontre des enfants âgés d’environ neuf ans».

Les équipes traitent presque chaque jour des survivantes qui sont confrontées à des grossesses non désirées, à des complications de santé et la stigmatisation.

La majorité des cas de violence sexuelle dans le Nord-Kivu, se produit lorsque les survivants fuient l’escalade des combats entre l’armée de la RDC, le M23 et de nombreux autres groupes armés, qui ont forcé plus de 250 000 personnes, dont environ 130 000 enfants, à quitter leurs foyers.

Elvis, psychologue clinicienne auprès de Heal Africa, une structure sanitaire basée à Goma parle des horribles agressions sexuelles qu’elle a traitées.

«Ce qui me fait le plus mal, c’est la gravité des atrocités commises. Certaines survivantes racontent que plusieurs hommes les ont violées en même temps et que des objets ont été utilisés sur elles, tels que des couteaux, des branches d’arbre et des armes à feu. D’autres ont été violées à de nombreuses reprises, lors de différents déplacements armés, de mouvements de retour ou à la recherche de quelque chose à manger dans leur village».

Ces filles se retrouvent avec des grossesses non désirées et à très haut risque. Certaines survivantes, n’en pouvant plus, ont l’envie de se suicider.

La vague de violence actuelle fait suite à une année tumultueuse marquée par une recrudescence des conflits dans le Nord-Kivu en 2023, lorsque l’intensification des combats dans l’Est du pays a entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes, dont au moins 500 000 enfants. Save The Children a recensé plus de 800 cas de violence sexuelle et sexiste dans les trois provinces touchées par les conflits, à savoir l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

Florence une victime de violence sexuelle âgée seulement de 15 ans, a subi des actes de violence sexuelle de la part de deux hommes alors qu’elle fuyait son domicile :

«L’un d’eux m’a pris de force, m’a étranglé et m’a violée. Il m’avait tellement étranglé que je n’avais plus la force de crier. Puis ils sont partis. J’avais peur et honte de raconter cette histoire au couple qui m’avait accueilli chez lui. C’étaient des amis de mes parents, et même quand je suis arrivée chez ma mère je n’ai rien pu dire», a-t-elle dit avant de poursuivre:

«Lorsque j’ai dit aux agents de Save The Children que j’avais été violée il y a quelques semaines, ils m’ont rapidement emmené à l’hôpital, et là, l’infirmière m’a dit que j’étais enceinte». a déclaré Florence.

Dans de nombreux conflits, la violence sexuelle continue d’être utilisée comme une arme de guerre pour terroriser les femmes et les enfants. Save The Children demande que l’impunité des violences sexuelles à l’encontre des enfants soit immédiatement terminée en renforçant les lois et en les faisant appliquer, tout en demandant des comptes aux auteurs de ces actes.

Zacharie Asimoni

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