À Kinshasa, l’affaire du présumé détournement de plus de 19 millions de dollars prend une tournure explosive. Ce lundi 26 mai 2025, le ministre d’État chargé de la Justice, Constant Mutamba, a organisé un meeting improvisé devant le palais de justice à Gombe, défiant ouvertement le procureur général près la Cour de cassation qui a initié des poursuites à son encontre.

Devant ses partisans et plusieurs cadres de son ministère, le garde des sceaux a dénoncé ce qu’il qualifie de « complot » orchestré par des réseaux proches de l’ancien régime, visant à le discréditer. Dans un discours enflammé, Mutamba a refusé catégoriquement de répondre à la convocation judiciaire, affirmant :

« Qu’il vienne m’arrêter chez moi, mais ils devront d’abord arrêter tout le peuple congolais ! »

Il accuse à son tour le procureur général de malversations et promet de rendre publics des dossiers compromettants impliquant de hauts magistrats.

« Quelqu’un sous-enquête ne peut pas lancer des poursuites contre le ministre de la Justice », a-t-il martelé, évoquant des rapports en attente de la CENAREF, de l’IGF et sur la gestion des fonds des parquets du pays.

Cette sortie médiatique du ministre Mutamba illustre le climat de tension extrême au sein de l’appareil judiciaire congolais, désormais divisé entre accusations croisées et règlements de comptes. Pendant ce temps, une demande d’autorisation de poursuites contre le ministre est à l’étude à l’Assemblée nationale.

Robyzon Banza, depuis le Kasaï-Oriental