
Procès de Joseph Kabila : la Haute cour militaire rouvre les débats, contre toute attente
Alors que l’on s’attendait à la clôture du procès de l’ancien président Joseph Kabila par un arrêt définitif, la Haute cour militaire a surpris en annonçant la réouverture des débats.
Cette décision fait suite à une requête des parties civiles, l’État congolais, ainsi que les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qui ont contesté le réquisitoire du ministère public. Elles réclament de nouvelles requalifications juridiques, allant jusqu’à demander que Joseph Kabila soit poursuivi pour espionnage et qu’il soit déchu de sa nationalité congolaise.
« Il était conclu, aujourd’hui, que la Haute cour militaire allait prononcer son verdict. Mais hier, nous avons reçu une requête des parties civiles sollicitant la réouverture des débats », a expliqué le premier président de la Cour, Joseph Mutombo, lors de l’audience.
Les prochaines audiences devront examiner de nouveaux éléments et clarifier certains points de droit soulevés par les plaignants.
Pour mémoire, lors de sa dernière intervention le 22 août dernier, le ministère public avait requis :
- La peine de mort contre Joseph Kabila pour trahison, crimes de guerre, organisation d’un mouvement insurrectionnel et complot ;
- La mise sous séquestre de l’ensemble de ses biens ;
- 20 ans de prison pour apologie de crimes de guerre ;
- 15 ans de prison pour complot contre la sûreté de l’État.
Le procureur général militaire, Lucien René Likulia, avait alors désigné Joseph Kabila comme l’instigateur intellectuel des exactions commises par les rebelles de l’AFC/M23 dans l’Est du pays, évoquant des crimes de masse, incluant meurtres, viols, déportations et destructions.
Ce rebondissement procédural ajoute un nouvel épisode à une affaire aux répercussions politiques et historiques majeures pour la République démocratique du Congo.
Robyzon Banza
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