La ville de Mwene-Ditu est actuellement le théâtre d’une atmosphère de terreur, attribuée par la nouvelle société civile locale aux agissements du Maire Gérard Tshibanda Kabwe. Ce climat d’intimidation touche plusieurs aspects de la vie quotidienne, notamment la presse, l’administration territoriale et le secteur des transports.

Maître Humberto Bukasa, défenseur des droits de l’homme et coordonnateur adjoint de la nouvelle société civile congolaise, a tiré la sonnette d’alarme sur cette situation alarmante. Parmi les incidents préoccupants qu’il évoque figure l’arrestation du journaliste Ally Clovis Kaseba, directeur de programme à dadio Nsenda Muana, une station locale de Mwene-Ditu. Selon l’avocat, Kaseba est devenu «le prisonnier personnel du maire», illustrant ainsi la répression croissante contre les voix critiques de l’administration.

La peur semble également s’être installée parmi les acteurs humanitaires. En effet, Evariste Kayembe, responsable du Réseau des Associations Congolaises des Jeunes (RACOJ), est actuellement traqué par la police pour avoir la charge de la salle CEICA, un espace construit par l’UNICEF et confié au RACOJ par l’état congolais pour une gestion effective. Cette situation pose la question de l’ingérence des autorités locales dans le travail des ONG et des acteurs humanitaires.

En outre, Maître Bukasa souligne la dissolution d’une ASBL de moto-taximen, malgré son autorisation de fonctionnement par le gouvernement provincial. Les décisions judiciaires en faveur de la réhabilitation des chefs de quartiers ainsi que d’autres mesures correctives prises par la justice restent lettre morte, démontrant un mépris flagrant pour l’état de droit de la part des autorités locales.

Face à ces abus, la nouvelle société civile congolaise prévoit une série d’actions de terrain pour manifester son opposition et revendiquer des droits fondamentaux, notamment la liberté de la presse et l’égalité devant la loi.

À l’heure actuelle, le journaliste Ally Clovis Kaseba demeure en détention, ayant passé maintenant trois nuits derrière les barreaux sur la plainte du maire Tshibanda. Les appels à sa libération se multiplient, témoignant de l’indignation grandissante face à la dérive autoritaire du maire.

La situation à Mwene-Ditu appelle à une mobilisation générale, tant sur le plan national qu’international, pour défendre les droits des citoyens et restaurer un climat de paix et de liberté au sein de cette communauté.

Robyzon Banza, depuis Kasaï-Oriental