Mahagi : «Uyimbili», la jeunesse est-elle sacrifiée sur l’autel de boissons fortement alcoolisées? (Analyse)
Ils meurent à petit feu, et ils ne le savent pas! La consommation de boissons fortement alcoolisées, notamment celles importées de l’Ouganda et communément appelées «Uyimbili» à Mahagi, est devenue un problème préoccupant chez les jeunes.
Cette situation, aux conséquences néfastes sur la santé mentale et physique des jeunes, ainsi que sur la société en général, devrait appeller à une action d’extrême urgence et concertée de la part des autorités et de toute la communauté.
Un phénomène en expansion
«Uyimbilis», terme aux origines floues, représente ces boissons qualifiées par certains analystes de «bombes à retardement». Des boissons souvent vendues à bas prix et facilement accessibles, attirent de plus en plus de jeunes consommateurs. Si bien qu’on tant dangereusement vers la banalisation de cette question. Le concept étant devenu tristement célèbre.
La porosité des frontières avec l’Ouganda facilite l’approvisionnement et le trafic de ces boissons, contournant les réglementations du pays. Cette consommation excessive d’alcool chez les jeunes de Mahagi n’est pas sans danger.
Dangers multiples
Selon plusieurs rapports d’experts et des documents que nous avons consultés, la consommation d’Uyimbili est associé à de nombreux risques sur plusieurs plans, entre autres :
«Troubles du comportement, dépression, anxiété, psychoses et risque accru de suicide ; maladies cardio-vasculaires, cancers, accidents et blessures ; violence domestique, délinquance, décrochage scolaire, baisse de la productivité, etc.»
Vers des pistes de solutions
L’OMS et l’UNICEF, entre autres organisations internationales, s’alarment de l’augmentation de la consommation d’alcool chez les jeunes en Afrique de manière générale. Elles recommandent des mesures telles que:
« Renforcement des lois et réglementations sur la vente et la distribution de ces genres d’alcools, campagnes de sensibilisation sur les dangers y afférents, instaurarion de programmes d’éducation et de prévention dans les écoles et les communautés, soutien aux initiatives locales de lutte contre l’alcoolisme,…»
Comme on peut bien s’imaginer, les responsabilités étatiques ne sont pas à oublier. Elles sont d’ailleurs primordiales.
Plusieurs études exigent au gouvernement congolais de protéger sa jeunesse et de garantir son bien-être, en vertu des lois qui le régissent. Des mesures concrètes doivent être prises pour endiguer ce fléau.
Pour le cas du territoire de Mahagi, le contrôle strict des importations de boissons alcoolisées, l’application rigoureuse des lois sur la vente et la consommation d’alcool sans oublier des séances de sensibilisation, sont des mesures incontournables. Et si l’on veut aller plus loin, pourquoi ne pas carrément interdire la fabrication de tels «poisons» qui sacrifient les jeunes?
Pour tout dire, l’avenir de la jeunesse de Mahagi et de la société congolaise est en «très mauvaise posture.» L’heure est à l’action pour mettre fin à ce fléau et offrir aux jeunes un avenir meilleur pour bâtir «un pays plus beau qu’avant » comme nous l’exécutons tous dans l’hymne national.
Eliézer Pithua