
Le contrôle de l’aérodrome de Mahagi par UPDF, Kinshasa appelé à éclairer les lanternes de la population
Les observations et les images sur terrain montrent le contrôle total de l’aérodrome de Mahagi dans la province de l’Ituri par l’armée Ougandaise (UPDF), pourtant elle est en mutualisation avec les FARDC.
Ces mêmes vidéos montrent des militaires ougandais entrain de contrôler chaque mouvement d’entrée et de sortie de la population dans cette zone frontalière entre l’Ouganda et la RDC.
Plusieurs restrictions sont également constatées à l’aérodrome de Mahagi notamment, la prise d’images pour les journalistes et d’autres citoyens congolais, ces mesures deviennent un défi pour les professionnels de médias voulant accéder dans la zone en vue de couvrir des activités médiatiques dans ce lieu, révèle un officier UPDF assurant la garde de l’aérodrome.
«C’est nous qui assurons le contrôle d’ici, il est interdit de prendre les images ici, au cas contraire nous allons vous arrêter, j’ai reçu l’instruction de notre hiérarchie, j’ai aussi le pouvoir d’interdire l’atterrissage d’un avion ici, s’il y a nécessité », affirme en swahili cet officier UPDF.
Le contrôle de cet endroit stratégique suscite une vive indignation au sein de la population, animant une nécessité de celle-ci afin de savoir la pensée du gouvernement congolais sur ce fait et de communiquer sur le mode opératoire de la mutualisation des forces (FARDC-UPDF) dans cette partie de la province de l’Ituri.
Quelques habitants qui se sont exprimés au micro de Ituri.cd, qualifient l’entrée de la force ougandaise sur le sol congolais de brutale à partir de la frontière précisément à Goli (Mahagi), où cette force avait ouvert la barrière d’elle-même sans aviser les autorités locales.
«J’étais ici quand l’armée ougandaise était entrée, ça m’avait étonné de la voir ouvrir d’elle-même la barrière. En plus, elle s’est installée à l’aéroport, sans la présence des FARDC, nous ne comprenons pas si le pays est déjà vendu ou comment ? », s’interroge un habitant de la frontière Goli.
Mahagi où la monnaie nationale a perdu sa valeur face à la monnaie ougandaise appelée shilling, une situation qui affecte l’efficacité de la souveraineté nationale.
Cas d’un taximan qui fait payer à un client la monnaie ougandaise shilling, en lieu et place de francs congolais.
«De Goli jusqu’à War palara centre, c’est 2000 shilling, cette monnaie provient de l’Ouganda, nous utilisons ici vu la proximité avec l’Ouganda. Nous avons également les UPDF ici, ils nous payent aussi à shilling, il est difficile d’accéder en Ouganda avec les francs congolais, c’est pourquoi nous l’utilisons pour ne pas se retrouver devant cette difficulté », témoigne un taximan à Ituri.cd.
La présence de UPDF n’est pas seulement signalée à Mahagi, mais également à Fataki dans le territoire de Djugu. D’après les communications officielles, cette présence est inscrite dans le cadre de mutualisation des forces entre les deux pays contre les groupes armés.
Rachidi Kudra, de retour de Mahagi
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