À l’occasion de la journée internationale de la presse, Reporter Sans Frontières (RSF) a dévoilé le 2 mai, son classement mondial de la liberté de la presse pour 2025. La République Démocratique du Congo (RDC) y figure à la 133ᵉ place sur 180 pays du monde, soulignant des défis majeurs pour le secteur médiatique.

Selon RSF, l’une des principales menaces pesant sur la liberté de la presse cette année réside dans la fragilisation économique des médias. Bien que les violences physiques contre les journalistes demeurent préoccupantes, les pressions économiques, plus subtiles mais tout aussi dévastatrices, constituent un obstacle majeur à l’indépendance journalistique.

L’indicateur économique du classement de RSF continue sa chute en 2025, atteignant un niveau critique inédit.

Pour la première fois, la situation de la liberté de la presse est qualifiée de «difficile» à l’échelle mondiale.

Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF, a souligné l’importance d’un espace médiatique pluraliste, libre et indépendant. Cela nécessite des conditions financières stables et transparentes.

«Sans indépendance économique, il n’y a pas de presse libre. Lorsque les médias sont fragilisés financièrement, ils sont contraints de courir après l’audience, souvent au détriment de la qualité de l’information. Ils courent également le risque de devenir des outils aux mains d’oligarques ou de décideurs publics», a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que la précarité des journalistes limite leur capacité à faire face aux adversaires de la presse, notamment face à la désinformation et à la propagande.

« Il est impératif de restaurer une économie des médias qui soutienne le journalisme et garantisse la production d’informations fiables. Ce processus, bien que coûteux, est essentiel. Des solutions existent et doivent être mises en œuvre à grande échelle, car l’indépendance financière est vitale pour assurer une information libre, fiable, et au service de l’intérêt général», a conclu Anne Bocandé.

Cette alerte de RSF résonne comme un appel à l’action pour préserver la liberté de la presse dans un contexte mondial de plus en plus préoccupant.

César Marcelo depuis Lubumbashi