Coincé dans la capitale depuis le 28 juillet dernier, le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, est enfin sorti de son silence. Convoqué par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, le gouverneur a profité de l’occasion pour dénoncer ce qu’il qualifie de « complot politique » orchestré contre lui depuis son arrivée à la tête de la province.

Dans une déclaration à la presse, Kyabula a affirmé être victime de manœuvres visant à l’écarter du pouvoir provincial.

« Dans le monde politique, les coups bas et les complots ne manquent pas. Je suis à un poste convoité, il est donc inévitable que certains cherchent à me mettre en difficulté », a-t-il déclaré.

Depuis sa suspension et le remplacement intérimaire par Martin Kazembe, Jacques Kyabula pointe du doigt deux sénateurs influents : Danny Banza, ancien ambassadeur itinérant du président Félix Tshisekedi, aujourd’hui exilé à Monaco, et Danny Kabongo, cadre de l’UDPS.
Selon Kyabula, ces deux personnalités auraient mené une « cabale politique » contre lui, notamment en manipulant ses propos tenus sur la guerre dans l’Est du pays.

« Je mentionnerai l’ambassadeur Danny Banza, qui a mis de nombreux moyens à disposition de M. Kabongo et d’autres acteurs pour sortir mes paroles de leur contexte. Depuis que nous avons choisi de nous aligner avec l’UDPS, Banza a ouvertement tenté de me nuire. Aujourd’hui, quand il prétend vouloir revenir et être accueilli par le peuple du Katanga, nous affirmons que c’est totalement faux. Cet individu a causé du tort au Katanga », a-t-il insisté.

Kyabula accuse par ailleurs Banza d’avoir usé de son influence auprès du président pour « nuire à plusieurs cadres du Grand Katanga », citant notamment Guylain Nyembo, ancien directeur de cabinet du chef de l’État, ainsi que deux anciens gouverneurs, du Tanganyika et du Lualaba aujourd’hui en exil.

Malgré ses dénonciations, l’avenir politique de Jacques Kyabula demeure flou. Depuis son arrivée à Kinshasa, il n’a toujours pas été reçu par son ministre de tutelle, alimentant les spéculations sur un éventuel limogeage définitif.

Entre luttes d’influence, rivalités internes et silence des autorités nationales, le feuilleton politique du Haut-Katanga reste ouvert et continue de tenir en haleine la scène politique congolaise.

César Marcelo, depuis Lubumbashi