Après plusieurs mois de silence, l’opération « Ndobo », la grande offensive de lutte contre la criminalité urbaine à Kinshasa, a marqué son grand retour avec une série d’interpellations spectaculaires. Dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 février 2025, 250 individus présumés criminels, surnommés « Kuluna », ont été arrêtés à l’issue d’un vaste bouclage dans les quartiers sensibles de la capitale, notamment dans les camps Lufungula et Kabila, des zones tristement célèbres pour abriter des bandes criminelles.

Lancée pour restaurer l’ordre public et renforcer la sécurité à Kinshasa, l’opération a ravivé l’espoir des habitants, épuisés par une insécurité de plus en plus grandissante et les agissements violents des groupes de délinquants. Ces derniers, souvent jeunes, sèment la terreur dans la ville, et leur démantèlement est devenu une priorité pour les autorités locales.

Les forces de l’ordre, mobilisées et coordonnées sous l’autorité du commandant de la ville, Blaise Kilimbalimba, ont mené des bouclages minutieux pour appréhender les suspects. Les opérations, bien orchestrées, ont permis non seulement d’arrêter un grand nombre de personnes, mais également de faire comprendre aux citoyens de Kinshasa que l’État est résolu à lutter contre la criminalité organisée.

Un acte symbolique a accompagné ces arrestations : la présentation des 250 suspects devant les autorités de la ville, notamment le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, et le commissaire divisionnaire Benjamin Alongaboni. Cette démonstration publique visait à rassurer la population et à affirmer la détermination du gouvernement à éradiquer la criminalité qui gangrène la capitale.

La détermination des autorités ne s’arrête pas aux arrestations. Les individus interpellés seront traduits en justice dans le cadre de procès en flagrance, une procédure accélérée qui a pour but de juger rapidement les suspects et de dissuader d’éventuels criminels. Cette fermeté dans l’application de la loi est perçue comme un signe de la volonté du gouvernement de rétablir l’ordre à Kinshasa et de garantir la sécurité des Kinois.

Lancée pour la première fois le 6 décembre 2024, l’opération « Ndobo » représente bien plus qu’une simple série d’arrestations. Elle s’inscrit dans un plan global de lutte contre l’insécurité urbaine qui inclut des initiatives de prévention, de sensibilisation et de réinsertion sociale des jeunes. En effet, les autorités ne se contentent pas de réprimer, mais cherchent également des solutions à long terme pour prévenir la criminalité, notamment par la lutte contre la pauvreté, le chômage et la mauvaise éducation.

Cependant, si l’opération « Ndobo » est saluée par la population qui aspire à un environnement plus sûr, des précautions doivent être prises pour garantir le respect des droits de l’homme et éviter tout abus dans l’application de la loi. L’optimisme entourant cette opération ne doit pas masquer la nécessité de solutions durables à la racine du problème, notamment en s’attaquant aux causes sociales profondes qui alimentent la criminalité.

La reconquête de la sécurité à Kinshasa est un défi de taille, mais le retour en force de l’opération « Ndobo » constitue une étape importante vers un avenir plus paisible pour les habitants de la ville. Il reste à voir si ces actions pourront se traduire par des changements durables et par la création d’un environnement véritablement sécurisé pour tous.

Robyzon Banza, Kasaï-Oriental