L’Assemblée provinciale du Kasaï-Central a pris une décision retentissante ce mercredi en invalidant les mandats de deux de ses membres : Willy Wishiya et Amandus Katanga. Les deux élus sont sanctionnés pour absences prolongées et injustifiées au cours de la session ordinaire de septembre 2024, une mesure rare mais jugée nécessaire par l’organe délibérant.

Dans une correspondance officielle signée par le président de l’Assemblée provinciale, Daniel Lubusa, les intéressés ont été notifiés de leur exclusion pour manquement grave à leurs obligations parlementaires. « Ils se sont rendus coupables d’absences non justifiées et non autorisées », peut-on lire dans la lettre, qui invoque l’article 110 point 6 et l’article 197 alinéa 6 de la Constitution de la RDC, ainsi que l’article 89 point 6 du Règlement intérieur de l’Assemblée provinciale.

Cette invalidation intervient dans un contexte où les autorités provinciales entendent renforcer la discipline et rappeler aux élus que leur mandat repose avant tout sur un devoir de redevabilité envers leurs électeurs. « C’est un signal fort. Les députés sont élus pour siéger, pas pour s’absenter », a confié un membre du bureau de l’Assemblée sous anonymat.

Dans la foulée, Daniel Lubusa a instruit la Division des séances de transmettre dans les plus brefs délais les dossiers des suppléants de Wishiya et Katanga, afin de garantir la continuité des travaux parlementaires.

Bien que ce genre de sanction soit encore peu fréquent en République démocratique du Congo, cette décision pourrait ouvrir la voie à une culture de responsabilité accrue au sein des institutions provinciales. Elle est perçue par plusieurs observateurs comme un exemple de rigueur institutionnelle susceptible d’inspirer d’autres assemblées dans le pays.

Reste désormais à voir si les suppléants feront preuve d’un engagement plus soutenu. Pour l’opinion publique, cette mesure rappelle avec force que le mandat électif est un contrat avec le peuple, un engagement, non un privilège.

Robyzon Banza depuis Kananga