Journée pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit : Les proches de survivants de Nyakunde frappés de commotion

Le monde célèbre chaque 19 juin, la journée pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit.

De l’occasion, Ituri.cd a rendu visite à certaines familles proches des survivantes de violence sexuelle à Nyakunde.

Cette entité touchée par une répétition des conflits armés depuis des décennies, fait face à la violence sexuelle qui brise et tisse davantage les liens sociaux.

C’est avec un sentiment partagé que les membres des familles accueillent la nouvelle d’une proche agressée sexuellement.

«Mon enfant avait été violé par un groupe d’hommes non identifié, il était difficile pour nous de l’accueillir à la maison », se souvient cette dame dont nous taisons le nom pour la dignité de son enfant.

Généralement, les familles prennent du temps pour accepter la situation et soutenir leurs proches.

«Nous avons fini par accepter la situation. Etant que mère, j’ai parlé avec elle pour tenter de remonter son moral tellement qu’elle était désespérée, je dis à ma fille : ça ira, ce n’est pas de ta faute », poursuit-elle.

C’est cette force qui a permis à beaucoup de survivantes de se rendre aux structures sanitaires afin de sauver leurs vies et de trouver du soutien psychosocial.

D’autres familles demeurent dans leur soif de connaitre les auteurs, aussi, ils disent ressentir une faiblesse de n’avoir pas pu “sécuriser” leurs proches.

«La colère a gagné mon cœur et j’ai cherché en vain les auteurs. Je vois que ma sœur souffre beaucoup et tout ce que je peux faire c’est l’aider…J’interpelle souvent les voisins à son sujet. Parce que dans notre milieu, les gens ont tendance à condamner celle qui a été touchée, pourtant c’est elle qui souffre et ce n’est pas de sa faute », ajoute ce monsieur dont la sœur a été abusée.

Des familles affectées mettent en place des mesures de prévention en fonction de la situation qu’elles ont connu. Et à part boucher l’oreille, ils essayent d’éviter que cela n’arrive à une autre proche.

Par ailleurs, depuis 2021, le Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR) met en place des activités des soins médicaux et psychosociaux en partenariat avec la Division Provinciale de la Santé (DPS)/Ituri.

Dans un entretien avec la presse, Mélanie Isabelle Brouillette, cheffe adjointe de la sous délégation de CICR à Bunia, a noté que même les sensibilisations sont appuyées et supervisées afin que les communautés locales connaissent les services disponibles et l’importance du soutien médical et psychosocial immédiat.

Charlie Omba

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