Célébrée cette année sous le thème «Accès aux services de santé mentale en cas de catastrophe et d’urgence», la journée de la santé a été considérée à Bunia par la dynamique des psychologues cliniciens en Ituri ce vendredi, 10 octobre 2025, ensemble avec les personnes sourdes de la ville de Bunia.

Cette célébration a été organisée sous forme d’un échange de sensibilisation avec les personnes sourdes de la ville. Au cours de cette rencontre, Jacques Katho, psychologue clinicien au sein de cette dynamique, indique qu’il était crucial de sensibiliser cette catégorie de personnes (sourdes), afin qu’elles se fassent consulter en cas d’une urgence de santé mentale. Ce Psycho-clinicien ajoute que des personnes sourdes sont souvent victimes d’isolement et de stigmatisation.

«Il était question pour nous de sensibiliser les personnes sourdes sur la santé mentale, étant donné que le thème pour cette année est : L’accès aux services des soins de santé mentale, il a été très important pour nous de faire cette accessibilité là même pour les personnes sourdes de venir, et puis de se faire prendre en charge. La particularité pour les personnes sourdes, c’est parce qu’elles sont isolées, elles subissent de l’isolement en plus de ça, il y a la stigmatisation, ce qui fait que l’accès pour les soins devienne difficile. C’est pourquoi on était obligé de travailler avec les interprètes pour passer le message», a déclaré Jacques Katho, psychologue clinicien.

Il ajoute que le contexte de l’insécurité en Ituri a généralisé le problème de traumatisme.

«Depuis plusieurs années, aujourd’hui avec la guerre, il y a le problème de traumatisme qui a essayé de se généraliser, on note une affaire de 40 % de la population qui aurait ce problème de stress post-traumatique que ce soit les enfants ou les adultes, tout le monde est concerné par ce problème de santé mentale. Il est toujours important de venir se faire consulter au près des psychologues que nous sommes», conseille Katho.

La situation de la santé mentale est très préoccupante en RDC. Selon les données statistiques du Centre Neuro-Psychopathologique (CNPP), publié l’année dernière, environ 20 millions de personnes, soit 20 % de la population congolaise souffrent des troubles mentaux. Cependant, seuls 5 % de ces personnes concernées ont accès à des soins adaptés sur l’ensemble du territoire national.

Rachidi Kudra, depuis Bunia