Depuis 2021, la mesure exceptionnelle décrétée par le Président de la République Félix Tshisekedi pour mettre un terme à la montée de l’insécurité en Ituri, n’a pas tout fait, d’aucuns ne l’ignorent. L’insécurité n’est pas totalement effacée, aucune des organisations de porteurs d’armes n’a disparu, en revanche, quelques-unes ont vu le jour durant la période de l’état de siège, comme le soulignent des faiseurs d’opinions ituriens.
Pour la population de l’Ituri, l’administration de l’état de siège implique l’autorité publique par le biais des forces armées, quand il s’agit de l’accusation de l’extermination des citoyens congolais, qui se trouvent au sein des milices. En quelque sorte, répondre aux mêmes actes de mortalité commis. Pour l’homme iturien, trouver la tranquillité face à des forces armées non désarmées est une tromperie.
«Il est inacceptable pour mes frères et sœurs de partager une même ville avec celui qui a tué il y a quelques années», l’a déclaré un habitant de Bunia.
Pendant ce temps, les autres se limitent aux accomplissements en matière d’infrastructure. Ils ont acquis la capacité d’apprécier les progrès sécuritaires significatifs dans les territoires, ils aspirent à un gouverneur en mesure d’améliorer le développement de la province malgré la persistance de l’insécurité.
Ils sont convaincus que la paix complète en Ituri, nécessite également la prise de conscience de la population originaire de l’insécurité. La médiocrité qui l’a accompagnée tout au long des mandats des dirigeants civils l’a fait perdre confiance, peut-on comprendre dans leur langage.
Le politicien de l’Ituri lui, se voit entravé. Plusieurs bénéfices qu’il aurait dû bénéficier si la province était administrée par un régime civil, ne lui sont pas offerts. Les bénéfices associés à l’opposition, tout comme ceux de la majorité, sont inexistants. Devenir un politicien en période de l’état de siège est sans valeur, posséder une part du marché dans une coopération n’apporte rien qu’aux militaires, les véhiculés se transforment en piétons, plusieurs de leurs projets individuels ne progressent pas et le quotidien paraît compliqué, particulièrement pour ceux qui considéraient la politique comme leur unique gagne-pain.
L’arrêt des sessions du Parlement provincial, l’absence des subventions pour les députés provinciaux, les pousse à exprimer toutes critiques à l’encontre des autorités provinciales, bien qu’ils soient reconnaissants des quelques avancées de cette mesure exceptionnelle.
L’intérêt de l’Ituri est minime dans toutes les demandes. L’Ituri sert d’alibi pour obtenir ce que l’on recherche en particulier. Il semble que l’iturien préfère moins sa province qu’elle ne gagne. Toutefois, tout cela est effectué au nom de l’Ituri…
Papy Kilongo
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