×

Ituri – Tensions à Biakato : Un dialogue attendu entre activistes des droits humains et commandement militaire

Dans le Sud du territoire de Mambasa, en Ituri, la situation sécuritaire reste préoccupante. Les activistes des droits humains de la chefferie des Babila Babombi appellent à un dialogue franc avec le commandement du 3303e régiment des FARDC, basé à Biakato. Cette initiative, encouragée par le commandant du secteur opérationnel Sokola 1 Grand Nord, vise à apaiser les tensions entre les citoyens et les forces armées, accusées de passivité et de tracasseries sur la RN44 et les routes agricoles locales.

La passivité des FARDC face à l’insécurité et leur implication présumée dans des actes de tracasserie alimentent la colère des structures citoyennes. Ces dernières désapprouvent notamment les barrières illégales installées par les militaires sur les axes routiers, malgré les annonces officielles de leur suppression. Selon Peresi Mamboro, porte-parole de la synergie des activistes des droits humains, ces pratiques persistent et continuent de tourmenter les habitants.

Mamboro a dénoncé publiquement une déclaration qu’il juge mensongère, diffusée par un activiste local, remerciant les autorités militaires pour des réformes qu’il estime inexistantes. Il a souligné que le dialogue envisagé pourrait restaurer la confiance entre les civils et l’armée, un « mariage civilo-militaire » crucial mais actuellement détérioré.

Un climat de protestation

Le mécontentement de la population s’est exprimé de manière visible lors d’une grève sèche organisée du 9 au 11 janvier 2025 par les structures citoyennes locales. Cette mobilisation visait à exiger le départ des responsables du commandement régimentaire des FARDC, de la police nationale congolaise, de l’Agence nationale de renseignement et de la Direction générale de migration, tous accusés d’échec dans la lutte contre le banditisme nocturne et les violences.

Les revendications incluaient également la délocalisation des miliciens Wazalendo précantonés à l’Est de Biakato vers Mambasa-Centre, un déplacement jugé nécessaire pour améliorer la sécurité.

Un dialogue pour sortir de la crise ?

Pour de nombreux citoyens, le dialogue initié par le commandant de Sokola 1 est vu comme une opportunité pour rétablir la paix et la coopération entre la population et les forces armées. Cependant, la réussite de cette démarche dépendra de l’engagement des parties à répondre concrètement aux doléances de la population.

Le contexte actuel exige des mesures fermes pour mettre fin à l’insécurité et aux abus dénoncés. Les jours à venir seront cruciaux pour évaluer la volonté des autorités militaires et civiles de s’engager dans une réelle réforme. La population de Biakato espère enfin voir des actes à la hauteur des promesses, pour que cesse le calvaire imposé par l’insécurité et les injustices.

Rédaction

Share this content:

Laisser un commentaire