Neuf militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), grièvement blessés lors de violents affrontements avec les miliciens de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP) fidèle à Thomas Lubanga, ont été évacués dimanche 7 décembre 2025 de Fataki vers Bunia à bord d’un hélicoptère de la MONUSCO. Leur état de santé, jugé « préoccupant », nécessitait une prise en charge médicale urgente. Deux gardes malades accompagnaient les blessés, portant à 11 le nombre total de soldats évacués cette semaine depuis cette zone en proie aux combats, a indiqué Jean Tobie Okala, porte-parole de la mission onusienne.

Depuis le début de la semaine, des combats nourris opposent les FARDC aux miliciens de la CRP dans plusieurs localités du territoire de Djugu, redevenu un foyer de tension après plusieurs mois d’accalmie. Face à cette résurgence de la violence, la MONUSCO a intensifié ses patrouilles, de jour comme de nuit, pour protéger les civils pris au piège entre les deux forces.

Autour des sites de déplacés, notamment à Sapali et Tsukpa, les Casques bleus ont dû effectuer des tirs de sommation, voire riposter aux assaillants pour empêcher des incursions visant les populations vulnérables. Par ailleurs, plusieurs habitants menacés par les combats ont été mis en sécurité dans la base onusienne de Bayoo, une intervention qui a permis de sauver de nombreuses vies selon la mission.

Alors que les autorités locales avaient récemment encouragé les déplacés internes à regagner leurs villages en raison d’une accalmie relative, les FARDC affirment que des éléments de la CRP avaient infiltré discrètement plusieurs localités afin de préparer de nouvelles attaques, relançant ainsi les hostilités.

Le bilan global des affrontements reste encore difficile à établir. L’armée évoque « au moins quinze miliciens neutralisés » depuis lundi, ainsi que la récupération d’armes et de munitions. De son côté, la MONUSCO rappelle que le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRC-S) demeure la seule voie durable pour les groupes armés souhaitant abandonner la violence et se réinsérer dans la vie civile.

Rachidi Kudra, depuis Bunia