Un rapport des experts des Nations Unies, publié ce mercredi, met en lumière les implications de deux figures influentes de la province de l’Ituri, Thomas Lubanga Dylo et Kawha Panga Mandro, dans le renforcement des groupes armés opérant à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces leaders sont accusés d’avoir facilité le recrutement et la formation de jeunes pour le compte du mouvement rebelle M23 à Tchazu.

Selon le document onusien, ces deux hommes, déjà visés par des sanctions internationales, ont joué un rôle clé dans la collaboration entre la coalition Alliance Fleuve Congo-M23 (AFC-M23) et le groupe armé Zaïre ADCVI. Le rapport affirme :

« Thomas Lubanga Dylo et Yves Kawha Mandro ont organisé le recrutement et la formation des jeunes et orchestré le déplacement des combattants du groupe armé Zaïre à Tchazu pour des entraînements et un déploiement en Ituri. »

Les experts de l’ONU révèlent également que Lubanga et Kawha, actuellement résidents à Kampala (Ouganda), ont rencontré Corneille Nanga, le leader de l’AFC. Hoima, un district ougandais proche du lac Albert, aurait été utilisé comme point de transit pour les combattants du groupe armé Zaïre, avant leur envoi en Ituri.

Cette collaboration aurait permis de renforcer les capacités militaires des rebelles, aggravant ainsi l’instabilité dans la région. Par ailleurs, le général autoproclamé Logo Marine et un autre responsable nommé Baraka sont également accusés d’avoir voyagé au Rwanda et à Bunagana pour coordonner avec les chefs de la coalition AFC-M23.

La montée en puissance de ces alliances rebelles alarme les autorités militaires en Ituri. Selon des communications récentes de l’armée congolaise, la ville de Bunia fait face à une menace croissante d’attaque, exacerbée par la complicité de certains leaders locaux.

La situation sécuritaire dans l’est de la RDC continue de se détériorer, laissant la population iturienne dans une angoisse permanente. L’implication de figures de premier plan comme Lubanga et Kawha dans ces réseaux soulève des questions sur la responsabilité des élites locales dans le chaos sécuritaire qui frappe la région.

Rachidi Kudra, depuis Bunia