Ituri : les lois et traités environnementaux foulés au pied par des sujets chinois en quête de l’or (Analyse)

La province de l’Ituri compte des milliers d’entreprises chinoises à la recherche de la matière précieuse appelée « or ». Ces entreprises chinoises, tout en exploitant cette matière première, foulent au pied les lois, les traités et protocoles environnementaux.

En bafouant les lois environnementales, des biotopes et biocénoses sont confrontés à d’innombrables défis.

Des analyses démontrent que ces entreprises chinoises sont majoritairement localisées en territoire de Mahagi, Djugu, Irumu avec des activités intenses sur les forêts et les eaux en territoire de Mambasa, où des milliers d’hectares des champs ont été dégradés.

Dans le territoire de Mambasa par exemple, les dégâts causés sur les écosystèmes forestiers et les eaux par les sociétés chinoises qui exploitent de l’or dans les sites miniers en collaboration avec les AFM et les coopératives minières sont visibles.

Mambasa en lui seul, compte plus de cinq (5) sociétés chinoises. Très mal, d’autres chinois créent des entreprises dont à la tête l’on retrouve des sujets congolais, juste pour esquiver certaines taxes exigées aux étrangers qui exercent des activités économiques et ou minières en République Démocratique du Congo.

Les entités de Mambasa envahies par des sujets chinois exploitant de l’or

L’axe Mambasa-Makiki, Mambasa-Nini’ango, Niania-Bafwabango sont les principaux bastions des chinois. Les eaux des rivières Bango, Metale, Ituri et d’autres sont victimes de pollution. A Bango à environ 37 kilomètres de Mambasa sur l’axe Mambasa-Makiki, les chinois ont transformé le lit de la rivière portant le même nom à un véritable marécage, emportant tout sur leur passage. Dans la profondeur, des chinois ont transformé les forêts à un terrain de football deboisant des milliers d’hectares au mépris des lois en matière d’environnement.

Certaines entreprises chinoises ont abandonné leurs sites d’exploitation dans les mauvaises conditions. Les trous d’extraction sont restés à ciel ouvert mettant de côté les principes de pollueur-payeur. Des morts par noyade sont enregistrés chaque année dans ces sites.

Une autre société chinoise toujours à la recherche de l’or aurait tracé un chemin de la Route Nationale numéro 4 (RN4) vers Lolwa en groupement Bayaku, chefferie de Babila Bakwanza.

Ces entreprises chinoises sont localisées à Malutu et Lwemba en chefferie de Babila-Babombi, Mayuano, Bango, Masange en chefferie de Babila Bakwanza, Kazania, Mangbautu et Makalanga en chefferie de Mambasa, Talisa et environs en chefferie de Bombo et d’autres sites miniers en chefferie de Bandaka dans la région de PK47 Bafwambaya et PK47 Bafwabango.

Ces sociétés chinoises recrutent des salariés sans un soubassement administratif moins encore un contrat.

Des alertes rouges ont même indiqué que dans la chefferie de Bandaka, des sujets chinois violent des filles voire torturer des travailleurs.

Alors que les rebelles ADF et les groupes armés locaux deviennent de plus en plus actifs dans les territoires de Djugu et Mambasa, la population se pose la question sur l’arrivée des chinois dans les zones fortement insécurisées. Beaucoup croiraient à une complicité entre ces chinois et les groupes armés, car la population se déplace dans différents milieux, mais les expatriés fréquentent ces zones à la recherche de l’ors.

Plus encore, les communautés se posent la question, pour quels motifs sont-ils gardés par les forces de l’ordre ?

Est-ce l’exploitation de l’or profitable à la population locale ?

En terme de développement dans la région de Mambasa, aucun indice d’activité de développement des sociétés chinoises en faveur des communautés locales et ou populations n’est observé. C’est donc, un pillage systématique des ressources naturelles, car qui croit que seul l’or est exploité ? Cette question reste pendante et il est difficile de dire que cette exploitation contribuerait au développement de Mambasa, plutôt que d’enfoncer les communautés dans l’extrême pauvreté.

Ainsi, les expatriés chinois à travers leurs sociétés font une aventure de destruction de la biodiversité en territoire de Mambasa. Il aurait été préférable qu’une plainte soit introduite à la justice internationale par les organisations de la société civile contre la destruction et dégradation grave des ressources naturelles, car d’ici cinq ans, 75% des forêts de Mambasa seront dégradées si rien n’est fait pour contenir cette destruction environnementale.

Nicaise Ngumbi

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