À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant célébrée ce 20 novembre, les enfants de la province de l’Ituri ont profité d’une grande conférence-débat à Bunia pour exposer les défis qui menacent leur avenir, dans un contexte d’insécurité persistante. L’activité, organisée par la Division genre, famille et enfants avec l’appui de Save the Children, a permis aux enfants de présenter un plaidoyer riche en données, révélant l’ampleur de leurs difficultés quotidiennes.

Selon les statistiques présentées par le Comité des enfants de l’Ituri, des centaines d’enfants vivent encore dans la rue, tandis que beaucoup d’autres restent privés d’école, victimes de déplacements répétés, de violences, d’exploitation économique ou encore de discrimination, notamment envers les enfants vivant avec handicap. Les enfants sourds ont particulièrement dénoncé leur exclusion, signalant l’absence de dispositifs d’interprétation dans les médias et les contenus diffusés sur les réseaux sociaux, rendant l’accès à l’information presque impossible.

Intervenant lors de la rencontre, Jean Marc Mazio, expert au sein de la Division genre, famille et enfant, a rappelé que l’avenir de la province dépend de l’encadrement et de la protection accordés aujourd’hui aux plus jeunes.

Il a également reconnu la persistance de plusieurs problèmes, notamment l’exploitation, les enfants en situation de rue et la problématique des attaques contre l’éducation. Tout en saluant les avancées enregistrées dans la promotion des droits de l’enfant, il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective, estimant que la question de l’enfance « n’est pas seulement l’affaire des autorités, mais de toute la communauté ».

Face à l’augmentation visible du nombre d’enfants dans la rue à Bunia, Mazio a souligné que cette situation reste étroitement liée à l’insécurité dans les territoires voisins. Il a rappelé que ce phénomène avait presque disparu avant les nouvelles vagues de violences à Djugu et à Irumu. Il a par ailleurs annoncé qu’avec l’appui d’Enabel et en collaboration avec les Affaires sociales, la construction d’un nouveau centre d’accueil pour enfants en difficulté venait d’être lancée.

De leur côté, les enfants ont appelé les autorités à renforcer la sécurité, à garantir la scolarisation pour tous, à accroître le soutien psychosocial et à mettre en place des mécanismes spécifiques pour les enfants vivant avec handicap. Ils ont également interpellé la communauté internationale afin qu’elle continue de soutenir l’Ituri malgré les nombreuses crises mondiales.

En clôturant les échanges, un défenseur des droits de l’enfant a salué le courage de ces jeunes :

Cette journée aura ainsi été marquée par un plaidoyer fort, mais aussi par un message d’espoir porté par les enfants eux-mêmes, déterminés à réclamer un avenir plus sûr, plus juste et plus inclusif.

Rachidi Kudra, depuis Bunia