Ituri : le Parlement des jeunes porte le cri de la jeunesse à l’Assemblée nationale
En mission à Kinshasa, le Parlement des jeunes de l’Ituri a saisi l’Assemblée nationale pour alerter sur plusieurs situations jugées préoccupantes dans la province. Conduite par son président, Gloire Abasi, la délégation a remis une note de plaidoyer au président du caucus des députés nationaux de l’Ituri, sollicitant des réponses urgentes des autorités de la République.
Selon Gloire Abasi, cette démarche s’inscrit à la fois dans le cadre d’un face-à-face attendu avec le Chef de l’État et dans l’exercice d’un devoir citoyen : porter la voix d’une jeunesse confrontée à de multiples crises.
« L’Ituri traverse des situations très difficiles. Il est de notre responsabilité de les présenter aux autorités nationales afin que des solutions concrètes soient trouvées », a-t-il déclaré.
Des prisons à bout de souffle
La première préoccupation soulevée concerne la situation carcérale dans les cinq territoires de la province. Le Parlement des jeunes dénonce l’absence de financement des prisons depuis plus de dix mois, une situation qui, selon lui, a plongé les établissements pénitentiaires dans des conditions de détention inhumaines, compromettant toute mission de rééducation et de réinsertion sociale.
Une crise humanitaire persistante
La deuxième alerte porte sur la crise humanitaire. L’Ituri compte actuellement près de 69 sites de déplacés internes répartis à travers la province. Malgré la présence d’organisations humanitaires et de certaines agences du système des Nations unies, la jeunesse iturienne estime que l’impact sur la vie des populations déplacées demeure largement insuffisant, celles-ci continuant à vivre dans une extrême précarité.
La RN7 en état de délabrement
Enfin, la délégation a attiré l’attention sur la dégradation avancée de la route nationale RN7, particulièrement sur le tronçon Djugu – Mahagi, un axe stratégique pour l’économie locale, la mobilité des personnes et l’acheminement des produits de première nécessité.
Face à ces défis, le Parlement des jeunes appelle les députés nationaux de l’Ituri à interpeller les institutions de la République, le gouvernement central ainsi que les partenaires internationaux, en vue de restaurer l’autorité de l’État et de soulager les souffrances des populations.
Gloire Abasi s’est toutefois dit encouragé par l’écoute attentive du président du caucus des parlementaires de l’Ituri, qui a promis un accompagnement auprès des ministères concernés, notamment ceux des Affaires sociales, de la Justice et des Infrastructures.
S’adressant à la jeunesse iturienne, le président du Parlement des jeunes a lancé un message d’espoir et de responsabilité :
« Gardons la foi, cette situation aura une fin. Mais nous devons rester unis, solidaires et dénoncer tout ce qui freine le développement de notre province. J’invite aussi les jeunes engagés dans les groupes armés à déposer les armes. L’heure n’est pas à la destruction, mais à la revendication pacifique de nos droits. »
Déterminée, la jeunesse de l’Ituri affirme être prête à se mobiliser, à parler et à agir pour que la voix de la province soit enfin entendue au plus haut niveau de l’État.
Rachidi Kudra, depuis Bunia
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