Les opérations militaires conjointes entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et l’armée ougandaise (UPDF) ont été relancées ce dimanche dans la chefferie des Babila-Bakwanza, territoire de Mambasa, pour traquer les rebelles ADF/NALU actifs dans cette partie de l’Ituri depuis plusieurs années.

Cette offensive intervient dans un contexte d’insécurité persistante, marqué par des exactions meurtrières, des enlèvements, et des déplacements massifs de populations civiles. Elle s’étend également au territoire voisin d’Irumu, également affecté par la présence de ces groupes armés.

Le notable John Kabwa, figure influente d’Irumu, s’est dit satisfait de cette initiative militaire à grande échelle. Dans une déclaration accordée à Ituri.cd, il a salué ce qu’il qualifie “d’espoir pour une paix durable”.

«Je salue le lancement des opérations Shujaa de grande envergure dans les territoires de Mambasa et Irumu. Pour moi, c’est la seule opération crédible qui peut ramener la paix dans notre province endeuillée par les groupes armés, notamment les ADF/Nalu, depuis 2017 », a déclaré le notable.

M. Kabwa appelle la population iturienne à soutenir l’action conjointe des FARDC et de l’UPDF, rappelant que cette démarche découle de la volonté du président Félix Tshisekedi de restaurer la paix dans l’Est de la RDC.

«J’invite la population à donner la main forte au président Tshisekedi, qui fait preuve de détermination à travers la mutualisation des forces pour en finir avec les groupes armés qui sèment le chaos », a-t-il ajouté.

Depuis le mois de février, l’armée ougandaise a étendu le champ d’action de ses troupes, notamment dans les territoires de Mahagi et Djugu, toujours dans le cadre de l’opération Shujaa, lancée fin 2021 pour démanteler les poches de résistance armée dans la région.

Cependant, cette offensive n’est pas exempte de critiques. Selon un rapport du Groupe d’experts des Nations Unies, les opérations Shujaa n’ont pas encore permis de neutraliser efficacement les ADF. Le rapport souligne également une inquiétante révélation : une partie des armes utilisées par les ADF proviendrait des stocks militaires congolais, exposant ainsi des failles internes dans la chaîne de contrôle des équipements de l’armée nationale.

Malgré ces réserves, le notable John Kabwa reste optimiste et en appelle à une mobilisation citoyenne pour accompagner les efforts sécuritaires en cours.

Rachidi Kudra, depuis Bunia